1945 - Les Alpes L'Authion

1945 - Les Alpes L'Authion

* ORDRE DE BATAILLE DE LA PREMIÈRE DIVISION FRANçAISE LIBRE BATAILLE DE L’AUTHION MARS 1945

Commandant la 1eDFL
GEN Garbay

Chef d’Etat-Major
LT-COL De Sairigné

Etat-Major Cie de QG 50
LT Olivier 

Première Brigade

1eBataillon de Commandement
Commandant Arnault

1eBataillon de Légion Etrangère
Capitaine de Corta

2eBataillon de Légion Etrangère
Commandant Simon

3eBataillon de Légion Etrangère
Commandant Lalande

Deuxième Brigade :

Etat-Major
Colonel Gardet 

2eBataillon de Commandement
Commandant Galibert

Bataillon de Marche n°4
Commandant Buttin

Bataillon de Marche n°5
Commandant Hautefeuille

22eBataillon Nord-Africain
Commandant Bertrand 

Quatrième Brigade :

Etat-Major
Colonel Delange

4eBataillon de Commandement
Commandant Fournier

Bataillon de Marche n°11
Capitaine Brisbarre

Bataillon de Marche n°21
Capitaine Dursel

BIMP
Commandant Magendie

1eRégiment d’Artillerie
Colonel Bert

+ Peloton d’aviation légère d’observation
Capitaine Palaminy

1eRégiment de Fusiliers-Marins (reconnaissance)
C.C. de Morsier

21eGroupe des-Forces Terrestres Anti-Aérien
Lieutenant-Colonel Tissier

1eBataillon du Génie

1eBataillon de Transmissions

1eDétachement de Circulation Routière

1eEscadron du Train
Capitaine Pons

Intendance Divisionnaire
Commandant Dulau

Groupe d’Exploitation Divisionnaire
Intendant Perret

9eCompagnie de Réparation Divisionnaire
Capitaine de Guillebon

1eBataillon Médical
Lieutenant Banel

Ambulance chirurgicale légère
Médecin-Lt-CI Le Bihan

Hôpital de Campagne Hadfield-Spears
Médecin-Lt-CI Crenn

Services divers (1)
Médecin-Colonel Vernier

*Période du 2 février au 19 juin 1945

Les hommes de la 1e DFL sont en droit de penser qu’après les Américains et les Britanniques, la Ie Armée Française va pénétrer en Allemagne pour porter le coup de grâce à la Wermacht, déjà malmenée par les troupes soviétiques. lls souhaitent également, eu égard à leur constance depuis 1940, être en tête des troupes françaises qui franchiront le Rhin.

Pour des raisons diverses, cet espoir est déçu. Le 28 février 1945, la 1e DFL est retirée du corps de bataille de la Ie Armée Française et affectée au front des Alpes, commandé par le Général Doyen qui lui confie le sud de ce front.

Le 15 mars, la DFL. relève une brigade américaine dans la région de Menton, et, le 22, elle reçoit mission de s’emparer du Massif de l’Aution, d’atteindre la frontière italienne dans la montagne et de pousser dans la Plaine du Pô, en direction de Turin. C’est le 10 avril 1945 que les hommes de la Première Division Française Libre déclenchent leur action. Ils vont se battre au lance-flammes contre les garnisons allemandes des forts frontaliers à 2 000 mètres d’altitude. Les uns après les autres, ces ouvrages vont tomber entre leurs mains.

Le 28 avril 1945, après de très durs combats de montagne, la 1e DFL est arrivée sur le versant italien des Alpes-Maritimes et ne se trouve plus qu’à 70 km de Turin. Mais ce jour-là, pressée au nord par les forces franco-américaines, à l’est par les troupes yougoslaves, au sud par les armées anglo-américaines et à l’ouest par la 1e Division Française Libre, l’armée allemande d’Italie se désintègre et capitule sans condition.

Dès lors, la chevauchée alpestre de la 1e DFL est devenue inutile, la Division reçoit l’ordre de se replier sur la Côte d’Azur, entre Nice et Menton.

Le 7 mai 1945, à Reims, le 8 mai à Berlin, les représentants allemands signent la capitulation du Reich. La guerre est terminée en Europe.

La 1e DFL s’installe dans la région parisienne à partir du 1e juin. Le 8 juin 1945, pour le 5e anniversaire de « l’Appel », elle participera aux Champs Elysées au grand défilé de la Victoire.

Notes

(1) Matériel, parcs, trésor, poste, prévôté, justice militaire, aumônerie, dépôts, centres d’instruction. etc…

*MARCHE DE LA 1e DFL – VI

« Comme rien n’est simple dans la vie,
Vers les Alp’s il fallut revenir,
Pour encore retrouver l’Italie,
DALMAZZO, où tout devait finir…

Ainsi donc, la boucl’était bouclée,
Nous avions rempli notre mission,
La Paix enfin était retrouvée…

Dur chemin : BIR HAKIM-L’AUTHION ! ».

Ce chapitre comprend deux pages principales :

1 – La rupture du front des Alpes (page présente)

2 – Vers l’Italie

Une page complémentaire consacrée à la délégation des Alpes Maritimes de l’Association 44 Memories (à L’Escarène) qui oeuvre pour la mémoire des combats dans l’Authion

Après la dure bataille d’Alsace, la 1e Division assure la surveillance de la rive gauche du Rhin de RHINAU à ARTENZHEIM, où les Allemands continuent à lancer de nombreuses patrouilles et à effectuer de fréquents coups de main.

Mais la 1e D.F.L espère bien ne pas rester toujours sur le Rhin ; elle est prête à fournir de nouveaux efforts et à pénétrer, bientôt et enfin, au coeur de l’Allemagne. Pour se préparer à latâche qu’elles souhaite, elle utilise le mois de février, à reposer les unités et à les renforcer.

Le 28 février, d’importants déficits en matériel subsistent ; les vides en officers, sous-officiers, et hommes de troupe n’ont pu tous être comblés.

Cependant , le général DEVERS**, commandant le VIe Groupe d’Armée U.S a décidé de l’envoyer dans la région des Alpes-Maritimes, où elle sera placée sous le commandement du général DOYEN, chargé du front des Alpes.

Un ordre ne se discute pas ! la Division partira donc, mais elle espère bien après la rupture, pouvoir mener une nouvelle campagne d’Italie et parvenir cette fois jusqu’au Brenner.

Pour y arriver, il faut d’abord libérer la dernière partie du territoire français que les Allemands tiennent encore en deçà de la frontière.

Deux tâches sont donc assignées à la Grande Unité : rompre le front ennemi et passer en Italie ; elles seront intégralement remplies.

** Cette affirmation de l’Epopée paru en 1943 est contestée par le général E. MAGENDIE dans son étude intitulée « L »Authion Signification d’un sacrifice » à retrouver dans le Zoom qui lui est consacré.

*L’AUTHION ??

Maurice Gilles – Montpellier le 8 avril 1995
en mémoire des camarades tombés à l’Authion

Fallait-il, pour mourir, se rapprocher des cieux ?

Pourquoi donc, à l’Authion, en ce printemps dernier
D’une guerre sans fin ? Pourquoi si grand charnier
Où périrent nombreux, nos frères… jeunes… vieux ?

Pourquoi mes chers amis, par un temps radieux,
Tant de sang à coulé ? On ne peut pas nier,
Qu’on pouvait sûrement, fixer dans son terrier,
Cet ennemi d’alors… en ses arides lieux !

Mais nous gênions beaucoup au terme du conflit ;

Il fallait : nous meurtrir… et tuer notre esprit,
Nous priver de cueillir, les lauriers des combats,
Par les Free Frenchs gagnés. Nul n’a pu faire mieux…

Et nous fûmes bien seuls à lutter… tels forçats…

L’Authion venait à point… pour immoler les Dieux !!

Bir Hakim-L’Authion n°158 – janvier 1995

A son arrivée dans les Alpes-Maritimes , la Division est renforcée par le 3e R.I.A, récemment formé des bataillons 20/15, 22/15 et 24/15, venus du maquis, et par le Bataillon étranger 21/15.

Dès le 15 mars, la 2e Brigade relève la 44e A.A.A. Brigade U.S. (Unité de DCA) et le 21 mars, le général américain TOLBINE passe au général GARBAY, le commandement du secteur sud.

Les limites en sont : au sud, la mer ; au nord, la ligne col des GRANGES-COMMUNES, col de POURRIAC, col du FER.

Le 22 mars, le génral reçoit l’ordre d’examiner les possibilités d’attaque du MASSIF DE L’AUTHION . La reprise de ce massif permettrait l’exploitation vers le col de TENDE , puis vers… TURIN .

L’Authion est un ensemble dont certains sommets dépassent 2 000 mètres. Il domine de 1 500 mètres les vallées du CAIROS, de la ROYA et de la BEVERA .

Il est couronné par pluieurs ouvrages de fortification plus ou moins modernes dont les principaux sont MILLEFOURCHES, La FORCA et le PLAN-CAVAL et qui, par leurs feux, ont brisé toutes les tentatives d’invasion italienne en juin 1940.

Les Allemands en ont évidemment fait la clef de leur système défensif.

Leur 43e D.I. s’y est solidement organisée, se couvrant par des travaux de campagne, par d’innombrables mines et pièges et par un système de destruction facile à réaliser. L’ennemi a donc pu conserver un excellent moral bien qu’il s’attende à un assaut imminent.

Il est établi immédiatement un contact étroit pour préciser la ligne de résistance de l’ennemi, pendant que celui-ci fait preuve d’une activité de patrouilles accrue.

Le plan d’attaque fixe l’ AUTHION comme objectif principal, mais l’opération, confiée à la 4e Brigade , se décomposera en :

une action frontale sur la FORCA et MILLEFOURCHES  ; une action de débordement sur le col de RAUS et la baisse de Saint VERAN  ;

Deux opérations secondaires sont prévues.

L’une au sud menée par la 2e Brigade en direction du col de BROUIS, de la TETE DU BOSC et si possible de BREIL . L’autre, au nord-ouest, menée par le 3e R.I.A. vers le pont du ROI et les CAPELETS .

C’est donc à la 4e Brigade que seront demandés les plus gros efforts. Elle vient d’être transformée. Le BM 24 est remplacé par le BM 11. Il est sous les ordres du Capitaine BRISBARRE depuis la mort du commandant LANGLOIS.

C’est un vieux bataillon des Forces Françaises Libres formé en Syrie et qui s’est distingué à Djaraboub, Pontcorvo, le Touar et Sewen.

Le Colonel RAYNAL , qui a formé la Brigade et de victoire en victoire l’a amenée du Garigliano au Rhin, vient de prendre le commandement de l’infanterie divisionnaire.. La 4e Brigade combattra maintenant sous les ordres du Colonel DELANGE , dont le nom évoque non seulement les succès de la 1e Brigade, mais aussi la fière attitude de l’Afrique équaotoriale pendant les tragiques journées d’août 1940.

L’affaire promet de grandes difficultés. Le massif de l’Authion est entouré de précipices impressionnants ; il est abordé par un seul chemin stratégique en lacet partant de la baisse de TURINI . Les chasseurs de montagne allemands occupent les nombreux ouvrages : fort de la FROCA et MILLEFOURCHES, redoute des TROIS-COMMUNES, ouvrages modernes du Col de RAUS, de la baisse de SAINT-VERAN, du PLAN-CAVAL, de la BEOLE.

Pour venir à bout de la résistance ennemie, l’attaque frontale dirigée vers la FORCA et CABANES-VIEILLES sera menée par le BIMP et le BM 11 renforcé de l’escadron de chars légers du commandant BARBEROT et du détachement d’assaut du Lieutenant-colonel LICHWITZ.

L’action de débordement vers le nord du massif par le col de RAUS est confiée au BM 21 et à la compagnie d’éclaireurs skieurs du 3e RIA.

L’assaut doit avoir lieu le 10 avril, mais dès le 8, deux commandos composés de soldats anglais et français et de patriotes italiens prennent contact avec le commandement de la 1e DFL et traversent les lignes. Ils mèneront sur les arrières de l’ennemi une énergique campagne de guérillas qui immobilisera pendant plusieurs jours un bataillon allemand dans la vallée de la STURA .

Le 9 , une action de diversion est effectuée par la marine française, qui bombarde VINTIMILLE et attire l’attention de l’ennemi sur le secteur côtier. Pendant ce temps, les unités se mettent en place ; manoeuvres déjà pénibles puisque le BM 21 doit commencer par escalader le Mont PELA et la Pointe du RUGGER , à 1 976 mètres d’altitude, et que le BM 11 doit se glisser dans la vallée de la BEVERA , à 1 000 mètres plus bas que les cimes de l’Authion.

Le 10 avril, à 9 heures, malgré un épais brouillat, la préparation d’artillerie commence. A 9h30, le BIMP se lance à l’attaque. Partant de la cime de TUEIS , une compagnie donne l’assaut à l’éperon qui précède la FORCA et dont la possession conditionne toute avance. L’opération sera très coûteuse ; elle se heurte à des organisations ennemies presque intactes, des casemates se dévoilent à contre-pente, des mitrailleuses prennent nos hommes en écharpe depuis la crête de l’ORTHIGEA  ; cependant le premier objectif est atteint.

Un lieutenant est blessé, un autre officier, le lieutenant DUCHENE , quoique mortellement touché, ordonne à ses hommes de le laisser sur place et de continuer à combattre.

A 15 heures sa section réduite à 7 hommes doit évacuer le mouvement de terrain qu’elle a conquis.

A 17 heures une section antichars et un groupe de mortiers combattant en voltigeurs sont envoyés en renfort et reprennent la crête, mais sont cloués au sol par le feu d’une tourelle blindée. Un aspirant rampe jusqu’à la tourelle et la fait taire en lançant une grenade dans le créneau.

A 17h30, l’ennemi riposte par un tir de mortiers qui blesse l’aspirant et un sergent-chef. Il ne reste que 14 survivants qui, sous les ordres d’un sous-officier, s’accrochent à leur position. A 22 heures seulement, une section de pionniers peut venir les renforcer.

L’éperon de la FORCA a coûté 66 tués et blessés (dont 53 en une seule compagnie), mais l’héroïque obstination avec laquelle les sections décimées se sont cramponnées au terrain conquis a permis aux autres unités d’attaquer.

En effet, la 2e Compagnie, profitant du furieux engagement qui absorbe l’attention de l’ennemi, s’infiltre par la route à flanc de montagne, dépasse les massifs de la FORCA et de MILLEFOURCHES , puis atteint les premières maisons de CABANES-VIEILLES.

Derrière elle, le GENIE fait avancer un bull-dozer, bouche lés brèches et fait passer rapidement les chars.

Plus à droite, une autre compagnie a pour objectif la tête de VAIERCAOUT . Elle gravit au milieu des mines une pente de 400 ; elle s’y heurte à une forte résistance ; deux assauts échouent, 3 officiers sont blessés ; mais à 17 heures une section contourne les défenses et atteint l’objectif. Une contre-attaque l’en rejette et la compagnie qui a subi de lourdes pertes doit se cramponner sur la pente à moins de 100 mètres du sommet.

Encore plus à droite, une compagnie du BM 11 escalade les arêtes rocheuses du mont GIAGIABELLA . Les éléments de tête, qui sont à bout de souffle, sont contre-attaqués avant d’arriver sur l’objectif et doivent se replier sur leur base de départ.

Cependant au nord, le BM 21 a pu occuper, à midi, la cime de TUOR et les éclaireurs-skieurs ont atteint la cime de RAUS .

A 17 heures, après un tir de neutralisation très précis, exécuté par la CCI, une compagnie et un détachement d’assaut enlèvent l’ouvrage bétonné du col de RAUS , faisant quelques prisonniers. Le reste de la garnison s’est enfui.

En fin de journée l’encerclement du massif de l’Authion est cependant en bonne voie bien que les chars de tête du 1e RFM  aient sauté sur des mines et que l’infanterie soit retardée dans sa progression.

Dans cette même journée du 10 avril, la 2e Brigade a tenté l’action dont elle était chargée pour couvrir la droite de l’opération principale.

Dans la matinée, un groupement du 22e BMNA (1 compagnie renforcée par 1 section de mitrailleuses et 1 section de pionniers) s’est emparé du MANGIABO (1800 mètres d’altitude) et s’y est maintenu.

Une compagnie du BM 4 a occupé la cime du BOSC à 7 heures. Une troisième unité accompagnée de pionniers se servant de lance-flammes a attaqué le col de BROUIS , mais l’ennemi, retranché dans l’ouvrage bétonné qui commande le passage, a réagi vigoureusement et l’échelon d’attaque, qui a subi des pertes sérieuses, s’est replié à l’abri d’un rideau fumigène. A midi, les Allemands partant de l’ouvrage de la Croix de COUGOULE ont contre-attaqué la cime du BOSC qu’il a fallu abandonner.

Ces différentes actions ont été appuyées par les tirs d’artillerie et par les bombardements en piqué exécutés par le Groupe 2/6 français, équipé d’avions américains et stationné à l’aérodrome de Nice-Californie.

Le 11 avril, le mouvement en tenaille va se resserrer sur l’AUTHION.

La journée débute par des contre-attaques allemandes : à 5 heures l’ennemi tente vainement de reprendre le Col de RAUS .

A 6h30 la compagnie du BIMP  qui tient l’ éperon de la FORCA subit un nouvel assaut.

Elle s’était maintenue toute la nuit, glacée, sans ravitaillement, au contact étroit avec l’adversaire au milieu de ses morts. Mais les pionniers n’ont plus de munitions et doivent se replier. Seule la partie sud de l’éperon reste entre nos mains.

A 8 heures, les nôtres reprennent l’attaque. Les Allemands, surpris par l’arrivée des chars, sont chassés du camp de CABANES-VIEILLES .

Une compagnie ayant pu pousser ses mitrailleuses jusqu’à 50 mètres des positions ennemies enlève la tête de VAIERCAOUT et prend à revers la MAISON DU CABLE  ; plusieurs prisonniers et 5 mitrailleuses restent entre nos mains. Une autre compagnie occupe la Croix de la PARPELLA .

Sur l’ AUTHION , le lieutenant-colonel LICHWITZ entraîne ses deux sections d’assaut vers MILLEFOURCHES  ; les Allemands ne s’attendent pas à cet audacieux coup de main ; lance-flammes et grenades au phosphore les pourchassent sans pitié dans les souterrains de l’ouvrage. A 18 heures, le fort est pris, sa garnison détruite ou faite prisonnière.

Le premier bastion de l’Authion est tombé, mais les munitions commencent à faire défaut. Bien qu’autorisée à suspendre son offensive, la 1e DFL va poursuivre malgré tout pour en finir.

Le 12 avril marque en effet le succès définitif de l’opération. Ce n’est pas que l’Allemand soit disposé déjà à céder, car il réagit durement.

*VIDEO – La DFL dans l’Authion et en Italie :

Les légionnaires de la section d’assaut « Z » commandée par le lieutenant-colonel Lichtwitz (médecin personnel du général de Gaulle) s’entrainent aux lances-flammes sur le fort Maginot de Roquebrune-Cornillat avant l’assaut des forts du Massif de l’Authion par la DFL en avril 1945. Les troupes de la 1e DFL rentrent en Italie par le col de la Lombarde en mai 1945. Le général Doyen passe en revue ses troupes, probablement à Tende ou la Brigue.

A 2 heures un coup de main du BM 21 sur la baisse de SAINT-VERAN est repoussé et à 9 heures la compagnie qui a relevé la compagnie PICARD sur l’ Eperon de la FORCA est stoppée par des tirs ajustés venant de la contre-pente ; elle a subi de fortes pertes sans pouvoir franchir la crête.

Mais, à 10h30, le détachement d’assaut et une section du BM 21 attaquent la FORCA venant des MILLEFOURCHES . Les lance-flammes et les grenades au phosphore se révèlent encore une fois d’une terrible efficacité.

A 1 heure le fort est enlevé sans pertes pour nous ; plusieurs pri sonniers y sont faits.

L’ennemi commence à faiblir. Ses chasseurs de montagne avouent leur impuissance contre le mordant de notre infanterie et leur stupéfaction devant l’irruption des chars en ces lieux qu’ils croyaient inaccessibles.

A 18 heures l’ouvrage moderne du PLAN-CAVAL est attaqué d’un côté par une compagnie, de l’autre par le détachement d’assaut et une section. L’ennemi lâche pied et retraite rapidement vers la BEOLE .

Il reste encore à s’emparer de la redoute des TROIS-COMMUNES  ; depuis 16 heures elle est prise à partie par les canons de la CAC  et les 75 P.A.K. capturés en Alsace ; les obus dégradent les murs en béton et éclatent dans les embrasures ; les occupants ne peuvent tenir dans l’ouvrage, où ils craignent l’attaque des lances-flammes, et essaient de s’organiser à l’extérieur, mais, à 20h30, devant l’irruption d’un char qui s’approche du fort, ils se rendent aussitôt, complètement démoralisés.

Les cimes de l’AUTHION sont à nous. Le plus dur est fait, l’ennemi a perdu la partie.

Maintenant la LEGION va, avec l’aide des chars légers qui restent toujours en tête en dépit de leurs lourdes pertes, nettoyer la route de l’ARBOUIN  ; la DEA tombe le 14, l’ARBOUIN le 15, la chaîne principale du massif est maintenant entre nos mains ; il faut pénétrer dans la vallée de la ROYA .

Le 16 avril, la 2e Brigade renouvelle son action. D’une part, une compagnie du BM 4 et une compagnie du BNA, appuyées par un puissant tir d’artillerie, reprennent la cime du BOSC et s’emparent de la Croix de COUGOULE .

D’autre part, une compagnie du 22 BNA   rejoint la LEGION à l’ARBOUIN, franchit d’importants champs de mines et s’empare du col d’AGNON et de la Croix de CAMPE . La première ligne de défense ennemie est complètement rompue par une brèche de plusieurs kilomètres.

Dans l’après-midi, une compagnie du BM 4  rentre dans BREIL abandonné par l’ennemi, mais truffé de mines et de pièges.

Plus au sud, aucun changement ne se produit devant le BM 5  ; entre la mer et le mont MULACIER , le front reste calme quoique les patrouilles ennemies soient très actives et que nos positions soient bombardées sans arrêt. L’Allemand tient à vider ses caissons avant d’abandonner le terrain.

Le 16 avril, dans la soirée, une reconnaissance de la 1e Compagnie du 22e BNA est reçue par un feu intense déclenché à bout portant.

7 tirailleurs sont sauvagement achevés à la mitraillette.

Mais, pendant que dans la zone de la 2e Brigade ces opérations se déroulent, la poussée centrale continue. C’est la LEGION (2e et 3e BLE) qui, après relève de la 4e Brigade, exploite vers le sud et l’est, non sans difficulté. L’ennemi s’est repris, et s’efforce de nous interdire de ce côté l’accès de la vallée de la ROYA . Malgré le terrain très mouvementé, malgré les problèmes très ardus de ravitaillement et d’évacuation, malgré la vive résistance ennemie et l’extension du front, les défenses sont manoeuvrées et débordées ; l’Allemand se replie. La LEGION occupe la cime de COLLA BALSA et le fort de MARTA.

Plus au Nord, le BM 21 et la compagnie d’éclaireurs skieurs poursuivent également leur action.

Le 15, la cime de la CAUSEGA est atteinte,

le 16 c’est le plateau de la CEVA et la cime de COSS,

le 17 la cime de PEZURBE et le village de MAURION ,

le 18 le point d’appui de CABANERE .

Le 17 avril , les Allemands contre-attaquent sans succès ; le 18 ils recommencent, tentant de s’emparer de la cime de PEZURBE , qui domine FONTAN et LA ROYA ; après un violent bombardement, ils la débordent par le nord, mais subissent de lourdes pertes et ne peuvent s’en emparer.

Le 19, une nouvelle action est stoppée par notre artillerie.

Malgré tout, la position du BM 21 devient critique en raison de la grande étendue de terrain qu’il occupe et de l’éloignement de ses bases (il faudra 22 heures de brancardage pour porter les blessés jusqu’à la pointe des TROIS COMMUNES ).

Enfin, dans la nuit du 19 au 20, le 2e BLE relève le BM 21, qui revient vers l’Authion.

Il est épuisé de fatigue, mais fier des magnifiques succès qu’il n’a cessé de remporter, du col de COSS à la cime de PEZURBE.

Le 21 avril, près de la gare de PIENA , le lieutenant FEVRE , du 22e BMNA ., est tué d’une balle au coeur.

C’est le dernier officier de la 1e DFL qui tombera au cours de ces ultimes combats.

En douze jours, la première tâche de la Division est accomplie. Le front ennemi est rompu, la frontière est atteinte ; il a fallu pour faire tomber le dernier bastion ennemi dans les Alpes-Maritimes qu’aidées par les troupes alpines, rompues aux courses en haute montagne et animées de la plus belle ardeur, les unités mènent une dure et meurtrière campagne dans la neige et les rochers, n’ayant souvent d’autres recours que les avions pour leur parachuter les vivres et les munitions nécessaires.

*EN SAVOIR PLUS

**Sur notre site…

Récit historique sur l’Authion par le colonel Jean Perrin (BM XI) Zoom sur l’étude du général MAGENDIE : l’Authion, signification d’un sacrifice L’Authion dans la Photothèque de l’A.D.F.L Délégation des Alpes Maritimes de l’Association 44 Memories (à L’Escarène) qui oeuvre pour la mémoire des combats dans l’Authion

Article synthétique de la revue La Charte de 2010 (communiqué par René Fessy)

Dossier spécial Bir Hakim l’Authion réalisé par le général SAINT HILLIER sur l’AUTHION téléchargeable ci-dessous.

Veuillez noter que la toute 1e page de garde du dossier a été scanée à l’envers…

Opération canard (en 2 parties)

**Sources externes

Le front oublié des Alpes Maritimes : 15 aout 1944-2 mai 1945. présentation et extraits de l’ouvrage de Pierre-Emmanuel KLINGBEIL, Serre Editeur, 2005 L’Epopée de la DFL – De Champagney à l’Authion Revue de la France Libre n°41

*SUR LE FRONT DES ALPES MARITIMES AVEC L’ARMEE FRANCAISE

Vidéo INA

Les Actualités Françaises – 20/04/1945 – 29s
VG d’une petite ville des Alpes maritimes – PM et GP d’un canon tirant sur la montagne – VG de l’explosion de 2 obus sur le flanc de la montagne qui domine la ville – Convoi muletier sur un chemin de montagne (2 Plans) – Soldats escaladant des rochers (2 Plans) – Pano sur une vallée, vue d’un sommet. [| |]