1e régiment Fusilliers-Marins

1e régiment Fusilliers-Marins

* L’Emblème du 1e RFM

Le drapeau, la mémoire et les traditions des Fusiliers-marins sont conservés à l’ Ecole des Fusiliers-marins de LORIENT.

Dès 1941 semble-t-il furent réalisés des rubans de bonnet mentionnant : Fusiliers Marins ; mais ayant été imprimés avec de la poudre d’or, et non brodés, ils ternirent rapidement. Jusqu’en 1943, le seul emblème du bataillon, en dehors du fanion brodé à Beyrouth par les Soeurs de Saint Vincent de Paul, fut l’insigne des F.N.F.L (le losange bleu à croix de Lorraine rouge tréflée) que l’on avait peint sur les portières des véhicules de l’unité.

Au cours de l’été 1943, à Zouara en Tripolitaine, la maquette de l’insigne du 1e RFM fut dessinée par les lieutenants de vaisseau Barberot et Le Bourgeois. A cette époque, il était déjà question de transormer la formation en unité de reconnaissance blindée. C’est pourquoi les auteurs eurent l’idée de choisir un symbole associant la marine et la cavalerie, ils pensèrent au cheval de mer : l’hippocampe. Ils firent de nombreuses esquisses comportant un seul hipocampe, et c’est un jour en pliant son papier en deux que le lieutenant de vaisseau Barberot découvrit que l’emblème serait beaucoup plus artistique entouré d’un d’un hippocampe de chaque côté.

La maquette fut d’abord réalisée par un sculpteur du Caire, puis l’insigne fut enfin frappé, au Caire également, en métal couleur viel argent émaillé et numéroté (le n°1 étant délivré au commandant Amyot d’Inville). Un modèle fut refait chez Augis en 1944, en alliage léger peint ou émaillé. (…) Enfin, l’emblème du régiment fut également reproduit au pochoir sur tous les véhicules à partir de la campagne d’Italie : la croix de Lorraine était peinte en rouge, l’ancre marine en noir ; seule la couleur des hippocampes variait avec les escadrons : bleu clair pour le P.C, rouge pour l’escadron Hors Rang (L.V. Sekutovitch), vert pour le 1e Escadron (L.V Barberot), jaune pour le 2e (L.V. Savary), bleu foncé pour le 3e (L.V. Kermadec) et blanc pour le 4e (L.V Langlois).

(Les Français Libres et leurs emblèmes par B. L Marec. Lavauzelle)

* L’HISTORIQUE du 1e RFM

C’est du 5 juillet 1940, à Londres, que l’Amiral MUSELIER décide la formation d’une unité de Fusiliers Marins au sein des Forces Navales Françaises Libres. La constitution de ce groupement est un gros sacrifice pour les F.N.F.L. qui souffrent d’une pénurie de personnel pour l’armement des navires.

Le 14 juillet 1940, au camp londonien de l’Empire Hall et à bord du cuirassé Courbet servant depuis quelques jours de dépôt aux FNFL dans le port de Portsmouth un appel est lancé aux volontaires.

Le 17 juillet 1940 le Premier Bataillon de Fusiliers Marins de la France Libre (1e BFM) prend armement sur le Courbet.

Le 1er août 1940 l’unité est rassemblée au camp d’Aldershot entre Londres et Portsmouth où elle retrouve, pour son entraînement les Troupes de l’Armée de terre.

Le Bataillon est organisé en formation d’Infanterie.

Le 10 août 1940, le 1e Bataillon de Fusiliers Marins est mis pour emploi à la disposition de l’Armée de Terre Française Libre par l’Amirauté de Londres. L’Unité est versée dans le Corps Expéditionnaire en cours de formation.

Le 31 août 1940, placé sous le commandement du Lieutenant de vaisseau DETROYAT , le Bataillon comprend 5 officiers ( l’officier des Equipages LE MEUR, Enseignes de Vaisseau AMYOT D’INVILLE, DES MOUTIS, TOUCHALEAUME, LE BOURGEOIS ), deux Aspirants de Marine ( BAUCHE et PETIT ). 18 Officiers-Mariniers, 90 Quartiers-Maîtres et Marins.

L’Unité embarque a Liverpool à bord du S/S Hollandais Westernland avec le Corps Expéditionnaire Français Libre pour l’opération Menace (débarquement, à Dakar).

Le 14 septembre 1940, les forces alliées (Corps Expéditionnaire Français Libre, corps d’appui britannique et force navale britannique) arrivent à FREETOWN en Sierra Leone et en repartent le 21 pour le Senégal. Les Fusiliers Marins qui doivent débarquer les premiers sont repartis sur trois avisos battant pavillon à Croix de Lorraine : Savorgnan de Brazza, Commandant Duboc et Commandant Dominé.

Le 23 septembre 1940 , après une vaine opération montée dans la matinée pour entrer dans le port de Dakar, les Fusiliers marins font une seconde tentative dans l’après-midi sur la plage de Rufisque. Les troupes de Vichy ouvrent le feu.

Le Général de Gaulle informé fait annuler l’opération qui se voulait pacifique.

L’A.O.F, ne reprendra le combat dans le camp des alliés qu’en fin 1942.

Le 27 septembre 1940, avec l’ensemble du Corps Expéditionnaire les Fusiliers Marins font de nouveau escale à Freetown d’où ils sont dirigés vers POINTE-NOIRE au Congo où ils arrivent le 11 octobre.

Les mois suivants s’écoulent pour l’Unité à assurer la surveillance des côtes Congolaises depuis Pointe-Noire jusqu’à Mayomba, à poursuivre son entraînement et à faire de la préparation militaire aux indigènes

Le 26 octobre 1940, la Compagnie Le Bourgeois est rattachée au groupement Parent pour participer à l’opération sur le Gabon toujours inféodé à Vichy.

Le 5 novembre 1940 cette Compagnie prend part à la prise de LAMBARENE avec des éléments du B.M.1.

Le 10 décembre 1940 , la Compagnie des Moutis est à Port-Gentil, la Compagnie Amyot d’Inville à Libreville, une section à Mayomba, une autre à Loango, le reste du Bataillon est à Pointe-Noire.

Le 27 janvier 1941, le Bataillon est regroupé à Pointe-Noire et le 21 février il embarque sur le cargo français libre Capo Olmo pour se rendre à Freetown où il est transborbé sur le transport de troupes belge – Thysville – qui appareille le 6 mars pour Suez via le Cap de Bonne Espérance.

Le 23 avril 1941, le Bataillon débarque à Suez et est aussitôt acheminé sur Qastina en Palestine où vont être regroupées toutes les unités françaises libres réparties dans le Moyen-Orient.

Le 8 juin 1941, avec l’ensemble de la Première Division Légère Française Libre (1e DLFL) qui vient d’être créée sous les ordres du Général LEGENTILHOMME les Fusiliers Marins participent à l’opération – Exporter – et franchissent la frontière Syrienne. Le Bataillon est jumelé au Bataillon d’Infanterie de Marine du Commandant de CHEVIGNE.

Le 9 juin 1941 les Fusiliers Marins sont à DERAA , le 10 à SANAMEIN , le 11 à GHABACHEL où ils subissent un bombardement aérien, le 14 à TAIYBE et à MOUKKELEE . Le 15 ils participent à la prise de KYSSOUE , de CHEIK MESKINE et de YDAIDET-AARTOUZ . Le 17, ils sont repoussés devant l’oasis de MOUADANIE et subissent beaucoup de pertes.

Du 18 au 21 ils se battent pour le contrôle de l’aérodrome de DAMAS et du Faubourg de MEZZE .

Le 21 juin 1941 , avec les forces alliées et la 1e DLFL ils pénètrent dans Damas après avoir perdu 10 tués et 33 blessés.

Le Capitaine de Corvette DETROYAT, commandant l’Unité figure parmi les morts.

Le 16 juillet 1941, les Fusiliers Marins entrent à BEYROUTH au Liban alors que les hostilités ont cessé le 12 dans les Etats du Levant qui passent dans le camp des alliés.

Les Forces Navales Françaises Libres qui manquent de personnel pour armer la Marine au Levant, ordonnent, avec l’accord de l’Amiral MUSELIER et du Général DE GAULLE la dissolution du Bataillon de Fusiliers Marins dont le personnel doit être réutilisé par la Marine. Mais cet ordre ne sera jamais exécuté, par suite de l’opposition du Général CATROUX alors Conseiller National délégué au Moyen-Orient.

Le 1e BFM assure tout d’abord la Police du port de Beyrouth, en collaboration avec les troupes australiennes, pour contrôler le bon ordre du réembarquement des troupes de Vichy. Sur les navires venus de France pour rapatrier les soldats de Vichy, de nombreux passagers clandestins débarquent par les aussières pour rallier la France Libre et s’engager au Bataillon.

Puis l’Unité est dotée de canons antiaériens récupérés sur place et elle reçoit mission de défendre contre les avions les côtes libanaises. Une section est basée en permanence à Chekka pour protéger la cimenterie, une autre à Tripoli près de la raffinerie. Le reste du Bataillon est à Beyrouth et poursuit son instruction.

Le 30 décembre 1941, le 1e Bataillon de Fusiliers Marins, commandé par le lieutenant de vaisseau AMYOT D’INVILLE , quitte le Liban avec la 1e Brigade Française Libre indépendante (1e BFL) commandée par le Général KOENIG, l’unité, toujours dotée de canons français de DCA de 20 millimètres assure la protection contre avions de la Brigade qui se dirige vers le désert de Libye pour rejoindre les forces de la Huitième Armée Britannique.

A Londres, l’Amirauté F.N.F.L se décide à mettre sur un pied d’égalité les marins qui servent à bord des unités navigantes et ceux qui appartiennent au Premier Bataillon de Fusiliers Marins. Ceci entraîne pour ces derniers les mêmes avantages de solde, d’avancement et que ceux accordés au personnel Servant à la mer . C’est pourquoi, du fin fond du désert, tous les documents signés par le Commandant AMYOT D’INVILLE portent le cachet officiel – F.N.F.L. Premier Bataillon de Fusiliers Marins. Service à la mer -.

Dès lors, le 1e BFM participera à tous les déplacements et à tous les combats de la Brigade dans le désert : HALFAYA le 1e janvier 1942, EL MECHILI le 20 janvier, les jock Columns dans le no man’s land, BIR HAKEIM en mai-juin 1942, EL ALAMEIN le 23 octobre.

Entre-temps, le 27 mai 1942, le Bataillon a troqué ses vieilles pièces françaises contre douze canons Bofors de 40 mm avec lesquels il abat six appareils allemands, tout en perdant onze hommes à BIR HAKEIM.

A cette époque, le Bataillon est ainsi articulé , six sections de deux pièces de DCA. chacune ( Enseigne de Vaisseau de 2e classe BAUCHE, Premier Maître LE GOFFIC, Maitre Principal COLMAY, Premier-Maitre LE SAND, Maitre HAFFIQUAIRE, Premier-Maître BERROYER ).

Plus une pièce de DCA rapprochée (berceau de mitrailleuse quadruple), Premier-Maitre GUTTINGER.

A Bir-Hakeim, comme à El Alamein, les Fusiliers Marins remplissent bien leur mission et méritent la reconnaissance de tous en même temps qu’une citation.

Pour ne citer qu’ un chiffre, rappelons qu’à BIR-HAKEIM en quinze jours de combats ils ont tiré 47 200 obus de DCA. contre les avions ennemis (qui ont effectué 5.200 passages au-dessus de la position), interdisant a ceux-ci une plus grande précision de tir.

A la mi-novembre 1942 , après la bataille d’El Alamein, les Fusiliers Marins sont regroupés avec les deux Brigades Françaises Libres dans la région de GAMBUT près de Tobrouk et y resteront jusqu’à la fin avril 1943, assurant la protection aérienne des cantonnements français libres et des aérodromes alliés du voisinage.

Le 1e mai 1943, avec l’ensemble de la Première Division Française Libre (1e DFL) qui vient d’être créée et confiée au Général DE LARMINAT, le Bataillon pénètre en TUNISIE.

Les 9 et 10 mai 1943, l’Unité participe aux combats du DJEBEL GARCI et de TAKROUNA qui aboutissent à la libération d’ENFIDAVILLE.

Entre-temps, le 7 mai, une batterie est entrée à KAIROUAN avec les forces alliées.

Le 24 septembre 1943 est décidée la transformation du Bataillon en Premier Régiment de Fusiliers Marins qui doit être équipé en Unité de reconnaissance Divisionnaire (1e RFM).

Il s’agit tout d’abord de doubler l’effectif en prenant bien soin de n’incorporer que des éléments français libres, ou, s’ils sont trop jeunes pour posséder cette qualification, qui présentent du moins cette qualité

Dès lors, depuis MELTINE où il est cantonné près de Bizerte, débute pour le Régiment un immense effort de recrutement, de réorganisation et d’instruction.

Partis d’Angleterre comme fantassins, ayant assuré dans le désert la défense contre avions, les Fusiliers Marins se convertissent en cavaliers. L’extraordinaire facilité d’adaptation de ces marins dont beaucoup sont brevetés radios, mécaniciens, canonniers ou armuriers facilite les choses.

Le 23 décembre 1943, porté à l’effectif de 30 officiers 125 officiers-mariniers, 700 quartiers-maîtres et marins le 1e RFM, sous les ordres du Capitaine de Corvette Amyot d’Inville, quitte Metline pour le camp de BOUFICHA afin de se rapprocher de la 1e DFL désormais commandée par le Général BROSSET.

Le 26 janvier 1944, devant les quatre escadrons de combat, l’Escadron Hors Rang, le Peloton de Commandement, l’Etat-Major et le Commandement de la formation, le Commissaire National à la Marne Louis JACQUINOT remet son drapeau au Premier Régiment de Fusiliers Marins.

Précisons une curiosité a ce sujet : les Fusiliers Marins sont la seule unité de la Marine à posséder un drapeau, les navires et les installations navales ayant des pavillons. D’autre part les Fusiliers Marins se trouvent être la seule unité de cavalerie à détenir un drapeau puisque toutes les autres ont un étendard.

Le 1e mars 1944, le Régiment est au grand complet.

Il est ainsi articulé :

1e Escadron de chars légers  : Lieutenant de Vaisseau BARBEROT 2e Escadron de Reconnaissance  : Lieutenant de Vaisseau SAVARY 3e Escadron de Reconnaissance  : Lieutenant de Vaisseau BRASSEUR-KERMADEC 4e Escadron de Reconnaissance  : Lieutenant de Vaisseau LANGLOIS Escadron Hors Rang  : Lieutenant de Vaisseau SEKUTOVITCH

C’est sous cette forme que le 20 avril 1944 l’unité s’embarque pour l’Italie, en même temps que la 1e DFL, avec tout son matériel : 25 motos, 57 jeeps, 1 command car, 17 camions Dodge, 1,5 tonne, 1 ambulance, 1 Wrecker de 10 tonnes, 14 canons de 57 mm, 9 obusiers, 9 remorques blindées, 20 Half-Track, 53 Scout-Cars, 17 chars légers.

Suivant désormais tous les mouvements et toutes les opérations de la 1e DFL, le premier Régiment de Fusiliers Marins participe à la bataille du GARIGLINANO le 10 mai 1944, puis à la poussée sur Rome, à la poursuite de l’ennemi au nord de la capitale italienne.

Partout où la DFL se bat, les pompons rouges sont présents pour reconnaître le terrain, déterminer les emplacements de l’adversaire, appuyer ses attaques d’infanterie, poursuivre l’ennemi en retraite, renseigner le commandement.

Partout où les soldats de la 1e DFL verseront leur sang, les marins y mêleront le leur.

La campagne d’Italie coûtera au 1e RFM la perte de 4 officiers dont le commandant d’Unité le Capitaine de Frégate AMYOT D’INVILLE tombé le 10 juin 1944 devant MONTEFIASCONE , de 5 officiers-mariniers et de 52 quartiers-maîtres et marins – les blessés s’élèvent à 13 officiers, 10 officiers-mariniers, 117 quartiers-maîtres et marins.

Le journal de bord du Régiment fait état, durant cette campagne, des combats suivants :

SAN ANDREA 12-14 mai 1944 ; SAN GIORGIO 15-17 mai ; PONTECORVO 19-24 mai ; TIVOLI 5-6 juin, MONTEFIASCONE 10 juin ; MONTERADO 11-12 juin ; BOLSENA 13 juin ; SAN LORENZO NUOVO 14 juin ; CASTELGIORGIO 14 juin ; ACQUAPENDENTE 15 juin ; TORRE ALFINA 15 juin ; RADICOAFANI 16-18 juin ; MADONA DELLE VIGNE 18 juin.

Le 24 juillet 1944, une équipe d’ambulancières des services féminins de la Flotte (SFF) est affectée par l’Amirauté d’Alger avec ses véhicules au Bataillon Médical de la 1e DFL pour les secours et soins à donner au personnel du 1e RFM. 

Cette équipe se compose d’un officier, de deux aspirants et de 9 brevetées et stagiaires. Plusieurs de ces jeunes filles mériteront la Croix de Guerre, beaucoup de blessés du Régiment leur devront la vie, grâce leur soit rendue !

Le 16 août 1944, l’unité débarque à CAVALAIRE dans le cadre de l’Opération Anvil-Dragon sous les ordres du Capitaine de Corvette de Morsier et toujours à la tête de la 1e DFL, elle trouve le contact le 18 août dans la région de Saint-Isidore sur la route de Toulon.

Il s’agit dès lors de libérer la France du sud au nord, de faire jonction avec les forces alliées débarquées en Normandie. de refouler l’ennemi hors d’Alsace. Cette nouvelle campagne coûtera cher au Régiment et les combats seront nombreux.

LA CRAU 19-20 août, HYERES 21, août, LA VALETTE-DU-VAR 22 août, LA GARDE 22 août.

( Extrait du journal de bord du 4e Escadron du 1e Régiment de Fusiliers Marins. Commandant LANGLOIS, Cdt le 4e Escadron Journal tenu par le Lieutenant de Vaisseau TILLY ).

* ATTAQUE DE LA GARDE

Le 23 août 1944 à 6 h, l’Escadron renforcé par un peloton du T D, un peloton de chars légers, des éléments portés du Génie et de l’Infanterie, part de Hyères en reconnaissance sur des axes différents. Le contact est trouvé par le 1e et le 2e peloton à la Garde, par le 3e peloton au Pradet. Les renseignements concernant la défense anti chars ennemie sont envoyés au Colonel Simon (ne pas confondre avec le Simon F.F.L.). Ils ne sont pas exploités. Tir d’artillerie demandé, pas de réponse. Aucune perte à signaler.

A 13 h 30, ordre est donné par le Colonel Simon au Commandant du 4e Escadron d’attaquer. Avant d’exécuter l’ordre, le Commandant Langlois demande de nouveau un tir d’artillerie sur les positions ennemies repérées au cours de la matinée. Réponse : attaque confirmée, pas d’appui d’artillerie.

A 14 h le 1e et le 2e peloton sont engagés et subis sent un tir très meurtrier. Les renseignements du matin se trouvent confirmés. Ils sont de nouveau adressés au Colonel Simon, par radio, par motocycliste et par un officier de Iiaison. Réaction néant.

A 18 h 30, ordre du Colonel Simon, attaquer de nouveau. Toujours sans aucune préparation d’artillerie. Le Général Brosset venant se rendre compte lui-même sur les lieux annule l’ordre d’attaquer.

Le 3e peloton avait pénétré le matin dans le Pradet après avoir détruit 5 lance-flammes. Il s’y maintient jusqu’à l’arrivée de l’infanterie et demeure en position de soutien.

Durant la nuit du 23 août au 24 août les positions pour le 4e Escadron étaient les suivantes :

1e et 2e Pelotons position défensive à la (?) en dehors de la zone de tir des mortiers ennemis 3e peloton en position défensive au Pradet. PC Escadron en position avancée à l’Eygoutier , Bilan des pertes pour le 4e Escadron : Hommes : tués 12, blessés 25. Matériel : voitures détruites ou sérieusement endommagées : 17.

A l’aube du 23 août le 4e Escadron est relevé par le 2e Escadron du 1e RFM ( Lieutenant de Vaisseau SAVARY ).

Toulon 23 et 24 août. Lyon 3 septembre. Clairegoutte 27 septembre ; Frédéric-Fontaine 27 septembre. Forêt de Cherimon 27 septembre.
Ronchamp 28 septembre-10 octobre. Auxelles-Bas 20 novembre. Les Boulets 20 novembre. La Savoureuse 21 novembre. Rougegoutte 22 novembre. Eloi 23-24 novembre. Gros-Magny 24 novembre. La Doller 24-29 novembre. Ballon d’Alsace 24-26 novembre. Rougemont-le-Château 25 novembre. La Chapelle-sous-Rougemont 25 novembre. Masevaux 27-28 novembre. Bourbach-le-Bas 30 novembre-1e décembre. L’Ill 7-19 janvier 1945. Herbsheim 8-11 janvier. Rossfeld 10-11 janvier. Ohnenheim 30-31 janvier. Marckolsheim 31 janvier-1e février. Artzenheim 1e février. Massif de l’Authion 15 avril 1945.

Parmi ces très nombreux combats, notons la libération de Toulon le 25 août 1944 à la même date que Paris, l’entrée victorieuse à Lyon le 3 septembre, la première liaison que font le 12 septembre 1944 à Nod sur Seine les Fusiliers Marins de Brosset avec les Spahis de Leclerc, l’arrivée des pompons rouges sur les berges du Rhin le 1e février 1945 à Artzenheim où les matelots vident les chargeurs de leurs mitrailleuses sur la rive allemande du fleuve, la prise des forts de Plan Caval et des Trois Communes dans le massif ce l’Authion au nord de Nice où les chars du 1e Escadron combattent a 2 000 mètres d’altitude.

Entre le 31 octobre 1940 a Lambaréné où a été tué le matelot Gaston Salaun et le 11 mai 1945 a Beaulieu où meurt de ses blessures a l’hôpital Spears le Quartier Maître Combaz, l’Unité a perdu 195 hommes dont 12 0fficiers sont morts pour la Libération de la France.

200 Croix de Guerre, 70 Médailles Militaires 32 Rubans de la Légion d’honneur, enfin 29 Croix de la Libération ont été décernés.

Le Premier Escadron a été cité à l’Ordre de l’Armée pour ses combats du Garigliano et du Liri en Italie. Puis une seconde fois pour son action à Clairegoutte, Frédéric-Fontaine, Eboulet, Côte 620. Auxelles-Bas, Vescemont, Rougegoutte, Rougemont-le-Château. Herbsheim, Rossfeld et Ohnenheim.

Enfin une troisième fois pour s’être distingué a Cabanes-Vieilles, Plan Caval, Trois Communes, Giagiabella et La Déa.

Le Deuxième escadron a mérité la même citation pour son courage à Monteleucico, Montefiascone Acquapendante, Toulon, Autun, Forêt de Chérimon., Sans, Hartzenheim, Markolsheim, Artzenheim.

Le Quatrième Escadron, lui aussi, a mérité la Croix de Guerre avec Palme pour sa belle conduite a Tivoli, sur la route 71, à Madone della Vigne, à Hyères, La Garde, Le Pradet, Dolleren, Berbruck, Kraft et Artzerheim.

Parmi les morts du Premier Régiment de Fusiliers Marins, l’un d’entre eux, le matelot mécanicien Georges Brières, décédé à l’hôpital de Belfort le 25 novembre 1944 après les combats de Giromagny a été choisi pour reposer dans le caveau n°8 de la crypte du Mémorial de la Résistance du Mont-Valérien où il représente les marins morts pour la Libération de la France. A ses côtés, parmi d’autres, trois soldats de la 1e D.F.L dorment leur dernier sommeil.

Le 8 août 1945 après avoir été fait Compagnon de la Libération le 12 juin et après avoir remis tout son matériel au 3e Régiment des Hussards, le Premier Régiment de Fusiliers Marins quitte la Première Divison Française Libre pour retourner dans le sein de la Marine Nationale. A cette occasion le Général Garbay qui commande la DFL depuis la mort du Général Brosset publie l’ordre général suivant :

« Après cinq années de lutte en commun, le Premier Régiment de Fusiliers Marins quitte la Division.

Sa mission est remplie. Tant de morts tombés au cours des multiples combats pour la Libération en constituent le témoignage.

Officiers, sous-officiers et soldats de la Division Française Libre se rappelleront toujours avec orgueil et gratitude les Batailles du Désert, d’Italie et de France où les Fusiliers Marins précédaient notre avance parmi les positions ennemies.

Et cette reconnaissance que nous leur devons restera le meilleur gage d’une union formée dans la lutte et par l’adversité et qui doit survivre toujours et partout quoiqu’il advienne. »

*BANQUE PHOTOS

PHOTOGRAPHIES DU RFM LE BFM A BIR HAKEIM

Le poème LES FORBANS MAGNIFIQUES en hommage aux Fusiliers Marins

Journal de Marche du RFM du 01/10/1944 au 02/12/1944 sur le site de l’Association du 11e Cuirassiers.

Un article consacré au 1e bataillon de fusiliers marins.

*BIBLIOGRAPHIE

Mémoires

A bras le cœur
BARBEROT Roger
Robert Laffont
1992

Fusiliers marins
BARBEROT Roger
France-Empire
1947

A force de vaincre cinq ans au 1eRFM pour la libération de la France
BAUCHE Jacques

1947

Jean-Marie de l’Ile de Sein
BAUCHE Jacques
France-Empire
1967

Fusiliers Marins, Combats 1943-1945
CHATEL Bertrand
Compte d’Auteur
1987

Fusiliers Marins de la France libre, avec l’escadron d’Alain Savary la pensée universelle
CHATEL Bertrand
La pensée universelle
1989

Savoir dire non
DE KOENIGSWARTER Jules
Diffusion privée
1976

Peau d’lapin (les sans-grades)
RAGOT André-Jean

A vingt ans avec Jean Moulin
THEOBALD Jean-Louis
Cêtre
2005

Un seul pied sur terre
VOISIN André
Mirambeau
1946

Récit autobiographique d’un engagé volontaire à titre étranger
BRASSEUR-KERMADEC J.

Biographies

Amyot d’Inville, quatres frères pour la France
Patrick de Gmeline
Charles Herissey
2004

Alain Savary, Le refus en politique
M. Prévot
La renaissance du livre
2003

Alain Savary, politique et honneur
Serge Hurtig
Presses de la FNSP
2002

Etudes, Articles

Les fusiliers Marins de la France Libre
FLEURY Georges
Grasset
1994

Fusiliers-Marins et Commandos
FLEURY Georges
Copernic
1980

Marins de France au combat
MAUCLÈREJean
Berger-Levrault
1945

Les forbans magnifiques
DEROSNE Jean Bernard
Les deux sirènes
1947

Steel Master n°25 – Le 1e Régiment de Fusiliers-Marins
GAUJAC Paul

1998

Gazette des Uniformes n°212, 213 et 214

Revue de détail d’un fusilier marin du 1e BFM, de Bir Hakeim à Rome-Provence
ANDRÉ Jean-Patrick

2003

Hommes de guerre n°4 – Chasse au Tigre avec la 1e RFM, Italie 1944
FLEURY Georges

1988

Les Fusiliers Marins de la France Libre

Grasset
1994

Fusiliers-Marins et Commandos

Copernic
1980

Marins de France au combat
Jean Mauclère
Berger-Levrault
1945

Les forbans magnifiques
Jean Bernard Derosne
Les deux sirènes
1947

  Steel Master N°25
Le 1e Régiment de Fusiliers-Marins
Paul Gaujac
1998

 Gazette des Uniformes N°212, 213 et 214

 Revue de détail d’un fusilier marin du 1e BFM – de Bir Hakeim à Rome – Provence
Jean-Patrick André
2003

 Hommes de guerre N°4 – Chasse au Tigre avec la 1e RFM, Italie 1944
Georges Fleury
1988

 Troupes d’élite N°11 – Pompons rouges sur le Garigliano
1985

 L’Abbé Gérald Amyot d’Inville
Abbé Jean Marie
et Jean Léturgie
Notre-Dame
1962

 Marines magazine HS N°7 – Les fusilers marins à l’assaut
2007

 Cavalerie de Marine
René Guillemin
Edition du Scorpion
1965

 Les formations de la Marine aux Armées 1939-1945

 Capitaine de Frégate Caroff
SHM
1953

 Les Fusiliers-Marins
Collectif
Atlas
1992

 Hommes de guerre N°10 – 1944 : avec le RFM devant Autin
1988