4e Brigade – aller l’historique du Bataillon d’Infanterie de Marine et du Pacifique (après 1942)

*L’HISTORIQUE DU BATAILLON DU PACIFIQUE

Au cours de la Guerre 1914-1918 – la Grande Guerre – les îles du Pacifique fournirent un contingent de troupes et de marins qui ramenèrent des lauriers et des morts.

La 1e partie de la dernière guerre- la drôle de guerre – 1939-1940 est passée inaperçue là-bas. Mais la débâcle y fut ressentie comme une catastrophe.

Les vieux pleuraient.

Aussi, lorsque après le ralliement, le Capitaine BROCHE, Commandant des Troupes de TAHITI, puis dans le Pacifique Français, reçut mission de conduire un bataillon vers les terrains de combat, il n’eut pas de difficultés pour rassembler les volontaires, 300 tahitiens et Marquisiens, et 300 Néo-Calédoniens, Néo-Hébridais, Loyaltiens et Wallisiens.

Le 1e mai 1941, les Tahitiens arrivèrent à NOUMEA.

5 mai : embarquement sur le ZELANDIA pour SYDNEY.

8 mai : arrivée à Sydney, installation au Camp de Paramatta

Notre armement : les pistolets personnels et…trois guitares, personnelles aussi.

Premiers contacts avec les permissionnaires et les blessés en Libye.

Accueil merveilleux des Australiens, des Kangourous, des Koalabaer, des Cookabara.

Défilé à Sydney avec des armes prêtées par les Australiens.

Veste de Jean Tranape – Départ de Nouméa sur le Zélandia le 5 mai 1941

Encadrement :

BROCHE, commandant ; Capitaine ARDANT, son adjoint ; ROLLIN, médecin-commandant ; PODEVIGNE, aumônier ; GUILLAUMET, PERRAUT, HERVE, GIBERT, à la tête de chacune des 4 Compagnies – mais des sous-officiers, bien que réservistes pour la quasi-totalité, de très haute valeur.

27 juin  : embarquement à Sydney sur le Queen Elizabeth en convoi avec le Queen Mary et l’Ile-de-France protégé par un escorteur. Vitesse de croisière 22 nœuds – de quoi décourager tout marin.

31 juillet : débarquement à SUEZ et train jusqu’à QASTINA, à 40km Est de TEL-AVIV .

19 août : départ en train pour DAMAS, via SOUEIDA et le DJEBEL DRUZE.

Reçus dans la nuit par les troupes Françaises avec fanfare, puis installation du camp à CATANA sous les abricotiers.

Le Général DE LARMINAT veut que le bataillon soit prêt pour des opérations, ou pour des manœuvres, pour le 1e octobre.

Il faut mettre les bouchées doubles, mais le B.P.I. sera un Bataillon d’Infanterie Coloniale.

Le 22 septembre, arrivée des aspirants BELLEC et FAVREAU.

Le Bataillon est alors articulé :

1 Compagnie de Commandement 1 peloton de reconnaissance : 8 automitrailleuses, 3 canons de 2 S. 1 Compagnie lourde 1 Compagnie de soutien 1 Compagnie de chars : 13 R 35

Le 8 octobre, mouvement vers ALEP et intégration du Bataillon de la Demi-Brigade du Lieutenant-Colonel DE ROUX

Fin novembre : mouvement sur LATTAQUIE

Mi-décembre  : perception de matériel nouveau : véhicules, autos, motos, 75 anti-chars…tout peint en jaune sable

Saint-Sylvestre 1941  : le Bataillon passe la frontière égyptienne.

2 janvier 1942  : mouvement vers les Pyramides puis sur EL DABA.

Apprentissage de la navigation dans le désert à la boussole

15 janvier  : la Brigade prend position dans le dispositif anglais d’attaque de la falaise d’ HALFAYA . Plusieurs bataillons allemands et italiens s’y sont retranchés lors de l’offensive britannique du mois de décembre : bien armés, bien approvisionnés, ils dominent un glacis de plusieurs kilomètres.

Débordant la position, les Anglais ont délivré TOBROUK et atteint EL AGHEILA au fond du golfe de SYRIE . Mais HALFAYA immobilise des troupes et tient la route ALEXANDRIE-DENABENGHAZI-TOBROUK.

Il faut la faire sauter.

Terrain truffé de mines et d’obstacles – vent de sable.

Préparation d’artillerie pour l’attaque prévue pour le 17 janvier au matin.

Mais une longue colonne d’hommes à découvert descend de la montagne : 6 000 prisonniers.

Puis reprise de la marche vers l’Ouest.

Mais l’offensive britannique s’est essoufflée.

L’Afrika-Korps contre attaque à BENGHAZI.

La Brigade, elle, déborde TOBROUK, et croise des Britanniques qui se replient à l’Est.

2 février  : à MECHILI , ordre de repli après avoir tout détruit.

Dans la nuit, le Bataillon décroche sous les premiers obus de ROMMEL.

Au jour, bombardements aériens intenses par vagues de 15 à 20 avions avec passages en rase-mottes.

14 février : nouvelle mission : occuper une position de 80km dans le Sud : BIR HAKEIM, ancien poste italien, puits tari.

Le Général DE LARMINAT et le Général KOENIG exigent le trou, la position individuelle et collective organisée.

De février à mai 1942, longue période de guerre de course harassante, mais enrichissante : guerre de la flibuste sur les océans et de coups de marin autrefois, guerre de patrouilles profondes.

Les trous se creusent pour les hommes, pour les véhicules, pour les armes.

Le GENIE pose des mines.

Chaque unité envoie, à tour de rôle ses Jock Colonnes, composition habituelle d’une compagnie portée d’une section anti-chars, d’une batterie d’artillerie et éléments de transmissions.

Mission : harceler l’ennemi dans sa zone par des attaques sur les groupes isolés, les convois de ravitaillement, détruire le plus possible, faire des prisonniers.

Du 26 mai au 10 juin, ce fut l’attaque générale de la position de BIR HAKEIM par 3 Divisions italiennes et Allemandes.

Cependant le plan britannique était offensif et, le 30 mai, le Lieutenant-Colonel BROCHE reçoit mission d’aller occuper ROTONDA SIGNALI , à 300km, dans l’Ouest.

Il aura à sa disposition, outre le B.P.1, une batterie d’Artillerie, des Antichars, des Transmissions, du Génie.

Le départ a lieu le lendemain avant l’aube, chacun se voyant déjà à TRIPOLI .

Mais un vent de sable terrible arrête la progression. Pendant ce temps, ROMMEL commence à s’énerver autour de BIR HAKEIM et le Groupement BROCHE est rappelé sur sa position.

Le Bataillon du Pacifique s’y illustre.

Le Général KOENIG n’eut qu’à se louer du B.P.1.

Le 4 juin, le Général de GAULLE adressait au Haut Commissaire à NOUMEA le télégramme suivant :

Les volontaires du Pacifique sont actuellement engagés en Libye avec la Division, qui, sous les ordres du Général DE LARMINAT et KOENIG, a repoussé à Bir Hakeim l’attaque de la Division blindée ARIETE et de la 102e Division d’Infanterie Italienne.

Les volontaires du Pacifique, à la pointe du combat, confirment la valeur militaire dont ils avaient fait preuve, au cours des opérations qui ont précédé la bataille et donnent la preuve de leur attachement à la France de ses enfants du Pacifique.

Le Commandant du Bataillon, le Lieutenant-Colonel Félix BROCHE, son adjoint SAVEY, remplaçant BROCHE, furent tués.

Dans une lettre à sa femme du 31 août 1941, BROCHE écrivait : Si je ne devais pas revenir, dis à mes fils que leur père a eu raison et qu’ils doivent être fiers de lui.

D’après François BROCHE,
Le bataillon des guitaristes.

Sur des images du pèlerinage à Bir Hakeim dans les années 1950, des anciens du BIMP, dont Jean Tranape, évoquent la guerre et les amis disparus du « Bataillon des guitaristes »

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1946, le Bataillon du Pacifique après s’être vaillamment battu en Afrique du Nord puis dans le Sud de la France, rentre au pays. Embarqué sur le Sagittaire avec la troupe, Charles Hollande filme ce voyage avec sa caméra 16. L’arrivée à Tahiti est émouvante. Tout Tahiti est venue saluer ses enfants soldats partis il y a plus de 5 ans.

*EN SAVOIR PLUS

Grandes Figures du BP : Félix BrocheJean Tranape Photohèque du Bataillon du Pacifique L’Invitée du Mois Yvette Quelen-Buttin :  » de retour de Nouméa » L’Association Les tahitiens dans la guerre

*LIENS EXTERNES

L’épopée du Bataillon du Pacifique sur le site de l’Assemblée de la Polynésie française Le Bataillon d’Infanterie de Marine et du Pacifique, une unité combattante à Bir-Hakeim Dossier sur « Le Bataillon des Guitaristes » réalisé par des élèves de 3e et diffusé sur le site pédagogique ITEREVA