Bataillon de Marche n°2

Bataillon de Marche n°2

*L’HISTORIQUE

**1939-1940 – ORIGINES ET NAISSANCE

L’Oubangui-Chari, où le B.M.2 va naître pour aller vivre et combattre au loin pendant cinq ans faisait partie de l’Afrique Equatoriale, immense pays qui s’étendait sur 3 000km du Nord au Sud et 2 000km de l’Est à l’Ouest.

L’organisation militaire correspondait dans ses grandes lignes à l’organisation administrative : un Général Commandant Supérieur des Troupes de l’A.E.F à BRAZZAVILLE , des Chefs de Bataillon Commandants Militaires dans chacun des Territoires.

L’unité de souveraineté de l’Oubangui-Chari comprenait un Etat-Major au Camp du Tchad à BANGUI et 4 Compagnies détachées, de 130 hommes chacune, soit 120 Africains encadrés par une dizaine d’Européens.

C’est en partant de ce noyau que fut constitué le Bataillon de Marche de l’Oubangui-Chari au début de novembre 1940.

De Juillet à Novembre 1940, les unités, les cadres et les hommes du futur B.M. 2 connurent une période délicate du ralliement au Général de GAULLE.

L’Appel du 18 Juin reste ignoré de la plupart : les postes récepteurs susceptibles de recevoir Radio-Brazzaville sont encore rares. Les militaires ne disposent d’aucun poste privé. Seuls les deux postes de service, celui du Commandant Militaire à BANGUI et celui de BERBERATI assurent les liaisons avec BRAZZA et le reste de l’A.E.F.

A BANGUI, le désordre règne : l’autorité militaire demeure fidèle à Vichy ; l’autorité civile, les réservistes sont pour le ralliement ainsi que quelques militaires d’active, dont le Capitaine AMIEL qui est écarté de BANGUI .

Mais le 27 août parvient la nouvelle du ralliement du CAMEROUN , et le 28 de celle du ralliement du TCHAD en date du 26, le 29, le Colonel de LARMINAT télégraphie sa prise de pouvoir à BRAZZA grâce à un coup de main monté avec le Capitaine DELANGE et le Lieutenant de BOISSOUDY.

La confusion demeure sur l’ensemble du pays; et le 2 septembre, le Capitaine de ROUX reçoit à BOUAR l’ordre signé de LARMINAT de prendre les affaires en main de BANGUI .

Le 23 octobre, le Général de GAULLE, venant de DOUALA , est acclamé par toute la population noire et blanche de BANGUI.

Dans la brousse, en forêt, dans le désert, qu’ils soient plusieurs ou qu’ils soient seuls, les hommes savent qu’ils représentent encore une force.

Et le 1e novembre 1940 se forme le 2e Bataillon de Marche de l’Afrique Equatoriale Française, le B.M.2, de l’OUBANGUI-CHARI.

L’encadrement du Bataillon est le suivant :

Au total, 25 officiers, 115 sous-officiers, plus de 800 hommes de troupe africains, environ un millier d’hommes.

Le même idéal les unit, mais aussi le langage : la plupart des Européens en effet parlent le « Sango ».

Le B.M.2 recoit son fanion brodé par sa marraîne, Mme MORAN.

**DEPART DU BATAILLON

Le 25 décembre 1940 , la C.A. 2 sur le Guynet, le 28, la 7e Compagnie sur le Surcouf, enfin le 4 janvier 1941, le gros de la troupe embarque sur le fleuve pour rejoindre BRAZZAVILLE.

Passé en revue par le Colonel de LARMINAT, enrichi de plusieurs Européens ( le Père GUEGUEN, le Pasteur BACQUET, le Pasteur Henri MABILLE qui troque son galon d’Aumônier-Lieutenant contre celui de Sergent dans un groupe de combat, plusieurs infirmiers, le Médecin-Commandant VIALARD-GOUDOU …), le Bataillon gagne Pointe-Noire par fer pour embarquer sur le S/S TOuarag vers l’Océan Indien en passant par FREETOWN, en Sierra Leone, où se forme un convoi de 45 navires.

Arrivée à DURBAN le 26 mars, pour recueillir 63 Français rapatriés d’Indochine et qui se rallient en se jetant à l’eau.

Escale le 19 avril à PORT-SOUDAN  : la campagne d’Erythrée est terminée.

Arrivée à SUEZ le 23 avril. Accueilli par le Colonel KOENIG et regroupement au camp de QASTINA, en Palestine, avec les autres Forces Françaises Libres.

Le 36 mai, le Général de GAULLE passe les troupes en revue.

**CAMPAGNE DE SYRIE

Début juin 1941 , les nouvelles laissent prévoir un prochain débarquement des Allemands en SYRIE avec l’accord du gouvernement de Vichy.

Le Général DE GAULLE ne peut laisser perdre ce qui reste à la France d’influence et de prestige en Orient. Il décide d’entrer en Syrie et au Liban avec les alliés britanniques.

Les préparatifs s’accélèrent, mais nous sommes pauvrement armés et équipés : nous allons faire du Combat France Libre , dans la misère, mais avec un moral à toute épreuve.

Le 31 mai, le Général LEGENTILHOMME , Commandant la 1e Division des Forces Françaises Libres, passe l’inspection du Bataillon. Le 7 juin, nous sommes embarqués sur de vieux autocars. Adieu Qastina  !

Le 8 au matin, on franchit la frontière syrienne à Deraa. Le Commandant DE ROUX dans sa tout terrain. Le paysage est plat, désertique, caillouteux. A l’Est s’amorcent les premières collines du Djebel Druse.

A la nuit, le Bataillon prend position à proximité de la route au Sud de CHEIKH MESQUINE .

Le 9, la promenade en autocar se poursuit. Bombardement de la colonne par trois avions français.

Dans la nuit du 9 au 19 juin, le Bataillon s’établit à l’Est sur le route des Djebels qui la dominent : KAMMOUNE (cote 892), TELLE ABOU AABA (cote 927) et AALQUINE .

Marche exténuante à travers la caillasse impossible de la plaine du HAURAN et sa chaleur de four. Le lendemain, 11 juin, progression en direction des villages d’HIRGILLE et AADLYE , terrains toujours très difficiles, nombreuses alertes aux avions.

De DEIR ALI, deux compagnies progressent vers la côte 1021 du DJEBEL MAA pour remonter sur les Djebels AAZE et BADRANE . Vers le milieu de la matinée, le Bataillon arrive sur la crête du Djebel GALAAT HASSANE , cote 790, qui domine la vallée du NAHR EL AOUAJ, petit ruisseau au pied du DJEBEL BOU ATRIZ (cote 820).

Les unités prennent position sur le DJEBEL GALAAT HASSANE face à HIRJILLE et AADLYE .

Patrouilles de la 5e Compagnie, rencontre avec les A.M.  Le Lieutenant FAURE est blessé.

Le Chef MUFRAGGI et le Père MICHEL avec une équipe de brancardiers se portent au secours de la patrouille qui se replie.

Nous sommes pratiquement coupés de la base arrière, les tonnelets d’eau n’arrivent pas, la soif se fait sentir.

Le 12 juin, la chaleur et la soif deviennent intenables.

Le 14, l’ordre général d’attaque en liaison avec les autres formations de la Division parvient au Bataillon ; le lendemain 15 juin, le Commandant de ROUX étudie avec ses Commandants de Compagnie la mission reçue de la Brigade : s’emparer du Djebel BOU ATRIZ.

A 8h15 les unités de tête franchissent la base de départ. L’adversaire est surpris et ne réagit qu’au moment où la 7e Compagnie atteint le village d’AADLYE  ; la 6e reste à sa hauteur et atteint le premier objectif; la 5e déborde à son tour et reçoit un feu de mitrailleuses.

MUFRAGGI est blessé. Le tir d’artillerie est déclenché, pilonne l’objectif sur le Djebel ADRIZ, dont la 5e est encore très loin, malgré une marche forcée.

De leur côté, la 7e et 6e Compagnies sont prises à partie par des bombardements intenses d’artillerie et de mortiers.

Côté 7e Compagnie, deux sections entraînées par le Lieutenant BLANCHARD et le Chef JOUANNIC prennent pied sur les pentes, mais tous deux tombent grièvement blessés, d’ù flottement.

La 5e progresse sous un barrage très dense d’armes automatiques, elle est prise de front et de flanc par les crètes.

Notre base de feu fait ce qu’elle peut, mais les munitions sont partout épuisées et à 16h, l’attaque est arrêtée.

Les Compagnies sont réduites de moitié, soit par le feu adverse, soit d’épuisement : à ceci ajoutons quelques défections chez les tirailleurs surpris par les feux d’artillerie et des conditions de ravitaillement difficiles. Les cadres tireront les enseignements de cette journée de rude combat.

Le 19 juin, le Bataillon est regroupé à DEIR ALI , qu’il quitte pour aller prendre position dans la région de KISSOUE  ; le Capitaine SIMON passe les consignes de son point d’appui au Capitaine AMIEL .

Le lendemain 20 juin s’amorce le mouvement vers DAMAS.

Le B.M.2 arrive à pied par la route au Sud-Ouest du Djebel EL KEIB, à une douzaine de kilomètres de la ville.

Rencontre du Colonel COLLET.

Dès le matin du 21 juin débute l’opération de la prise de DAMAS.

Dispositif d’attaque :

Axe général de marche  : la route Kissoue-Damas

Premier objectif : Gadem, 2km au Sud des premiers faubourgs.

Dispositifs :

1e échelon : B.M.1 à l’Est, Légion à l’Ouest ;

2e échelon : B.M.2

Liaison entre le deux échelons : Groupe franc B.M.2

La 5e Compagnie tombe sur un point d’appui d’une section d’une Compagnie du 9e R.T.A Vichy.

Surprise de part et d’autre : le Lieutenant chef de poste, sous-officiers et hommes sont évacués vers le P.C du B.M.2.

Le Capitaine AMIEL obtient la reddition de plusieurs éléments du 9e R.T.A et c’est ainsi que sa Compagnie, guidée par le Lieutenant GABARD , défile à KAFER SOUSSE , franchit le passage à niveau de la gare BARAMKE et se présente devant la caserne Hamidieh contrôlée seulement par quelques gardes syriens.

Très vite, se présente le reste du Bataillon et la Légion Etrangère.

On apprend la mort du Commandant DETROYAT devant GADEM  ; le guet-apens dont a été victime une compagnie du B.M.1 en entrant dans l’autre caserne, la mort de l’Adjudant de SEGRAIS , plusieurs blessés dont le Capitaine de BOISSOUDY.

VERS HOMS

A midi, le 22 juin, le Bataillon embarque et sans désemparer quitte Damas par la route d’HOMS pour poursuivre jusqu’à KHAN AYACHE, Carrefour de la route de Palmyre.

Le premier objectif du Btaillon est l’occupation du long défilé entre Djebels Abou el Aaata et EL KORN, 25km Nord-Est de DAMAS , qu’il s’agit de protéger.

Le Groupe France marche en avant, en tête BOURGOIN  ; il fait prisonnier un groupe de mortiers : rencontre avec une section A.M. vichyste et après discussion entre les chefs des unités, chacun repart vers ses hommes.

De nouveau, le Bataillon pilonne sur les Djebels, dominant la plaine de QTAIFE . Reconnaissance poussée par le Commandant de ROUX vers Qtaife le 2 juin, pris à partie par des chars légers qui arrivent jusqu’à hauteur du fortin de KHANE EL MAAZE qui se replient ensuite jusqu’au col étroit entre DJEBEL SOUKFIYE (1 472m) et le GORNETT EL MASSADI . Coup de main du Corps Franc la nuit sur le col où il s’empare d’une automitrailleuse. Le lendemain, la 5e Compagnie est envoyée sur QASTAI et le met en état de résistance. Le Bataillon s’installe en situation défensive dans la région.

Dès le lendemain, il poursuit sa marche vers NEBEK , petite ville surmontée d’un beau minaret et d’un fortin, à 100km de DAMAS , passage difficile et trait d’union entre les territoires Sud et Nord de la Syrie.

Le 30 juin 1941 , attaque de chars appouyée par des éléments d’un Bataillon de Tirailleurs Tunisiens, tenue en échec par la 4e Compagnie. Vers 15 heures, le Groupe Franc et la 5e Contre-attaquent, entraînés par le Capitaine AMIEL . Pour le B.M.2 c’est terminé. NEBEK marque la fin des combats.

Le Q.G de la 13e Demi-Brigade mixte de Légion et de Coloniale devant s’installer à NEBEK, le B.M.2 quitte la région le 11 juillet pour occuper au Nord celle de DEIR ATIYE EL GARA .

Le 6 août 1941, le Bataillon fait mouvement sur ALEP , y entre à 17h.

Quelques contacts avec des troupes vichystes, mais pas d’incident.

Le Général de GAULLE arrivera à ALEP le 9 août  ; temps magnifique, foule immense, défilé entouré du Général CATROUX et du Colonel COLLET .

De nombreuses propositions et mutations suivent :

le Commandant de ROUX est nommé Lieutenant-Colonel et Commandant des Territoires de Nord Syrie .

Il passe le Commandement du B.M.2 au Capitaine AMIEL.

**NEBECK

**EUPHRATE

Depuis sa prise de commandement, le Colonel de ROUX suit avec attention l’agitation d’éléments autochtones dans le Nord de la SYRIE et tout particulièrement sur le territoire de l’Euphrate où des tribus profitent de la désorganisation administrative ou militaire pour renouer avec l’anarchie. Emeute à IDLIB sur l’Oronte où le Capitaine VILLOUTREYS est massacré.

Dans la deuxième quinzaine d’août, des troubles naissent dans a boucle de l’Euphrate, et le B.M.2 envoie la 6e Compagnie à MESKENE EN RAKKA appuyée par des éléments C.A.2. Le calme revient. Attaque par les bédouins d’une compagnie du Levant à ABOU KEMAL . La 7 Compagnie avec des éléments C.A 2 est dirigée sur les lieux.

Le 25 septembre , le Lieutenant-Colonel REYNIERS , détaché de la 13e Demi Brigade et commandant un bataillon du Levant demande des secours au Lieutenant-Colonel de ROUX qui met la 5e Compagnie du B.M.2 à sa disposition. Le 27 septembre, cette unité entre à MAYADINE et s’installe au Caracol de gendarmerie. C’est un peu le bout du monde, le Capitaine AMIEL prend des dispositions pour assurer sa mission.

Le 29 septembre, au moment de quitter le Caracol pour l’exercice, le Capitaine AMIEL est informé que le Bédouins concentrés au village vont l’attaquer. A midi venant d’Abou Kemal, un convoi est attaqué à 1 200 m trop loin pour être soutenu de la position.

Le Chef de Section RIFF sort en élément de protection. Il est alors assailli de toutes parts mais secourt les éléments du convoi.

II est alors atteint de trois balles et lance une grenade avant d’expirer. La 5e Compagnie compte en plus 14 tirailleurs tués et 21 blessés

Aidé par le Major britannique MAIN , le Capitaine AMIEL peut ramener le corps de RIFF, ceux de ses hommes et de ses blessés. Par sa pondération, sa détermination, son sens de l’honneur, le Sergent-Chef RIFF personnifiait le Chef et le Combattant hors de toute mesure. II sera inhumé ainsi que ses compagnons au Cimetière Militaire de DEIR-EZ-ZOR en présence du Colonel BROSSET .

La 5e Compagnie est relevée par le 2e Bataillon de la 13e Demi-Brigade de Légion Etrangère. A son retour à ALEP , le Capitaine AMlEL apprend sa nomination au grade de Chef de Bataillon pour compter du 25 septembre et le commandement du B.M2 lui est confirmé.

**VERS L’EGYPTE

Le B.M.2 ( Commandant AMIEL ) faisant partie de la Force L – quitte TARTOUS le 28 décembre 1941 , passe la frontière de Palestine le 29 et celle de l’Égypte le 30 décembre 1941. Il repart le 31 vers Ismaïlia.

Le 1e janvier 1942 le Bataillon traverse la ville sans s’arrêter, campe au camp d’EL TAHAG à proximité de Mena Camp , près des Pyramides et du Sphinx. A travers les sables, il gagne le camp d’AMIRIYA près d’Alexandrie. Les visites sont remises à plus tard.

Le 4 janvier 1942 , arrêt pour quelques jours à EL DABA après huit jours de voyage sur une distance de 1 200km depuis Tartous. Le B.M.2 est à nouveau en opération à compter de ce jour. Complément d’organisation et d’équipement de l’unité La 5e Compagnie reçoit la Croix de guerre des T.O.E.

Le 13 janvier 1942 , le B.M.2 quitte El Daba, bivouaque le soir à MARSA MARTOUH , repart le lendemain vers SIDI BARANI et prend position le 15 janvier devant HALFAYA , où sont retranchés 5 000 Italo-Allemands. Le 17 janvier la poche fait sa reddition; le 26 au lever du jour, le B.M.2 reforme sa colonne motorisée; il se dirige vers SOLOUM , s’engage dans la passe d’HALFAYA .

Léger vent de sable qui devient de pus en plus violent; le Général KOENIG contrôle le passage des unités, accélère leur mouvement, les oriente au besoin, car la voie goudronnée Balbia est réservée aux déplacements d’autres renforts.

On s’engage sur le TRIGH , marqué par les seules traces des convois précédents.

Le vent de sable s’intensifie, des véhicules s’égarent dans la tourmente.

Le Commandant AMIEL prend sur lui d’arrêter la colonne. Au petit jour du 27, l’atmosphère est transparente, le Bataillon entier se retrouve près de Gambut.

Par le Trigh CAPUZZO , il passe par SIDI REZEGH , laisse Tobrouk à 30km au Nord et poursuit jusqu’à ACROMA , autre carrefour de pistes.

L’étape du 28 amène le Bataillon aux abords d’ AIN GAZALA , position abandonnée par les Italiens depuis le 7 décembre 1941. Tout est piégé.

La direction de la Brigade est modifiée, elle infléchit sa marche vers EL MECHILI en plein désert de Cvrénaique.

Le 30, la 1e B F.L approche de MECHILI où elle doit constituer un centre de résistance en liaison avec la Brigade Polonaise. Avec ses commandants de compagnie, le Commandant AM !EL reconnaît la position du Bataillon dans le secteur Sud-Est.

Les jours suivants, patrouilles autour de MECHILI, mais on sait que Rommel a repris l’offensive depuis le 21 janvier : il s’est emparé de BENGHASI le 29 et fonce sur DEENA par la côte. La 1e B F L. reçoit l’ordre de se replier. Trois longues colonnes se forment, le B.M.2 en oriente une. Arrêt à ALEM HAMZA vers midi le 5 février  :

le B.M 2 est relevé le 14 février au soir par une unité anglaise, point de direction : BIR HACHEIM

LIRE LA SUITE : LE BM 2 A BIR HACHEIM