L’ADFL avait été sollicitée par la Présidence de la République et par le Ministère de la Défense pour fournir des listes des anciens qui pourraient assister aux cérémonies officielles à Saint-Raphaël, Toulon, Draguignan. Le Contrôleur Général Gérard Delbauffe, président du Souvenir Français, était aussi intervenu pour que nos listes soient transmises. Elles furent donc largement diffusées et nous reçûmes des invitations préliminaires écrites ou téléphoniques qui ne se concrétisèrent que peu de temps avant les manifestations. Notre Secrétaire Générale, Yvette Quelen, avait constitué 3 listes : ceux qui avaient débarqué, ceux qui avaient rejoint la 1ère DFL en Provence et les proches qui souhaitaient participer. Par ailleurs, l’Association des Familles de Compagnons de la Libération avait aussi fourni une liste de 19 noms aux mêmes contacts grâce à Catherine de Sairigné et Jean-Pierre Neuville. C’est ainsi que nous avons pu retrouver de nombreux amis des deux associations à Saint Raphaël, au Mont Faron, sur le porte-avion Charles de Gaulle, sur la tribune officielle de Saint-Mandrier, et à Draguignan. C’est aussi avec plaisir que notre ami, Jean-Baptiste Pietri a pu participer à la cérémonie de La Croix-Valmer et parler abondamment de la 1ère DFL dans Var Matin. Le 14 août, une cérémonie émouvante était présidée au Monument de l’Armée d’Afrique de Saint Raphaël, en présence de nombreux anciens et de nombreux élus locaux. Kader Arif, secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants, juste arrivé d’une cérémonie à La Motte, après avoir décoré quelques anciens, a prononcé un discours retraçant le débarquement de Provence et le rôle des unités venues d’Afrique, du Magreb, de la France Libre et de l’Armée du général Juin. Puis, après un dépôt de gerbe suivie d’une belle Marseillaise entonnée par toute l’assistance, il a dévoilé une plaque. Le détachement de tirailleurs africains fut très admiré. Tous avons enfin été conviés à un pot de l’amitié sous un barnum, en se promettant de se retrouver à Toulon le lendemain pour la plupart d’entre nous. Les commémorations du 15 août ont commencé par une cérémonie au Mont Faron en présence du Président de la République. Quelques courageux, venus de Paris avaient embarqués à 5h du matin dans un avion militaire affrété par le Ministère de la Défense, pour être présents au Mont Faron. Dans son discours, avant la visite du Mémorial du Débarquement, inauguré le 15 août 1964 par le général De Gaulle le Président a tenu à saluer tous les héros célèbres ou plus souvent anonymes qui ont contribué à la résurrection de notre pays. Ils étaient l’armée de toute la France, ils étaient même une armée du monde. Il y avait là les forces françaises libres qui, depuis 1940, avaient décidé de poursuivre la guerre ; il y avait les évadés de métropole qui avaient traversé la Manche ou qui étaient passés par l’Espagne pour répondre à l’appel du général DE GAULLE ; il y avait les volontaires qui avaient continué le combat malgré l’armistice en Afrique et au Moyen-Orient ; il y avait ces soldats qui avaient préféré la France libre à Vichy ; il y avait les dissidents des Antilles qui avaient déjà risqué leur vie en quittant leur île dans des embarcations très fragiles et qui, avec d’autres embarcations heureusement, avaient réussi à débarquer à Cavalaire dans la nuit du 16 au 17 août. … » Pendant ce temps, d’autres invités embarquaient sur le porte-avion Charles de Gaulle où allait se dérouler la seconde partie des célébrations. Ils furent rejoints par ceux qui avaient embarqué à 10h à Roissy dans un second avion militaire et par ceux qui arrivaient de la cérémonie au Mont Faron. Puis embarquèrent des anciens d’Afrique Noire, et d’Afrique du Nord, souvent très décorés, du Canada, des Etats Unis, etc.., puis les délégations étrangères, les Ambassadeurs suivis des chefs d’états. Ainsi 28 états étaient représentés aux côtés de la France. L’ADFL était bien représentée : on pouvait voir Marcel Barbary, Pierre Robédat, Paul Leterrier, François Guyétand, Francis Ruffier-Monet, Joseph Grima, Wladislas Picuira, Dominique Branducci, Henri Ecochard, le Docteur Claude Boussagol, Issac Benkemoun, Jacob Benhamou, Pierre Gauthier, Jean Gilbert, David Bokobza, André Correira, Guy Vadon et M. Rakotozafy, venu de Madagascar, etc. Beaucoup étaient accompagnés de leur épouse, d’un fils ou d’un neveu. La revue navale put alors commencer ouverte par la corvette Corbin qui tira 21 coups de canon. Tous les marins de chaque bâtiment français alignés sur le pont, criaient 5 fois : Vive la République ! . Deux bâtiments américains, un bâtiment algérien, deux navires marocains et deux navires anglais participaient au défilé. Le HMS Ramsey, ferma la revue navale à reculons, lançant une trainée de fumée. De son bord, l’aumônier bénit troupes et participants. Simultanément, se déployaient au dessus de nos têtes les avions du groupe aéronaval. Cette revue fut commentée sur le navire par un officier, ce qui en accrut l’intérêt. Le bouquet final fut apporté par la patrouille de France qui évolua brillamment dans le ciel bleu azur avant de s’éclater en une impressionnante gerbe tricolore. Nous sentîmes alors le sol se dérober sous nos sièges, fortement arrimés aux filins d’appontage car le Mistral soufflait fort, ce qui nous a tout de même permis de supporter chaleur et soleil sous les casquettes du Charles de Gaulle qui nous avaient été généreusement distribuées. L’ascenseur à avions nous avait ramenés à la cale. Nous fûmes enfin conviés à un dîner offert par le Président de la République en l’honneur des chefs d’Etats et des délégations, dans le réfectoire transformé en salle à manger d’apparat. Pendant le dîner, le porte-avion retournait à quai. Les invités se dispersèrent en ordre très précis, chefs d’état et diplomates d’abord. Le Président, avant de quitter le porte-avions, s’arrêta de nouveau pour saluer les anciens à table, puis nous rejoignîmes qui son avion, qui sa voiture, sous la conduite attentionnée des matelots, officiers mariniers et officiers du navire. Il était déjà près de minuit… Ce fut une belle journée où nous avons engrangé plein de souvenirs. Les anciens regrettaient cependant que la place qui leur fut attribuée soit éclipsée par l’importance donnée aux invités anciens combattants de l’Empire Français, car tous participèrent bien aux mêmes combats pour libérer la France. Les 800 personnalités invitées à la tribune de Saint-Mandrier purent suivre la revue aéronavale qui fut suivie d’un splendide feu d’artifice tiré du Mourillon. Un public nombreux s’était massé sur les plages et calanques pour ne rien rater du spectacle. Là encore la DFL était présente. Le 16 août, pour célébrer la libération de Draguignan le 16 août 1944, civils et militaires se réunirent dans le recueillement, dans ces trois lieux symboliques que sont le square Denis-Fontès, la place de la Paix et le cimetière américain Rhône en présence du chargé d’Affaires de l’Ambassade des Etats Unis. Bien sûr, ont eu lieu de nombreuses autres commémorations dans le Var, les Alpes Maritimes, les Bouches du Rhône, auxquelles nous n’avons pas pu participer. Nous remercions tous ceux qui ont permis que l’ADFL soit représentée à ces commémorations. pietri_-_corse_matin-14218.pdf
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