« René PETITOT, 91 ans (novembre 2011), un des libérateurs d’Éboulet » Cliché Françoise Bobenrieth – Source : http://www.lepays.fr
Noms cités dans cet article :
- Capitaine NAUDET
- Lieutenant DANNAUD
- SAIDOUN
- Section ENGINS
*DROLE DE REVEILLON – Histoire et histoires – 22e BMNA
Le 31 décembre 1944, nous voici donc de retour en Alsace, trois semaines après l’avoir quittée pour un court voyage à Royan, à la pointe de Grave particulièrement, afin d’y reprendre les ports encore aux mains des Allemands, Mais le Haut Commandement vient d’apprendre l’imminence d’une contre-attaque sur Strasbourg pour reprendre l’Alsace. Les Tirailleurs du 22e BMNA se retrouvent dans les wagons à bestiaux d’un train de marchandises et ce, sans même un brin de paille ! Il fait -10°C et mes camarades, encore en tenue d’été sous une capote de fortune, sont transis. Nous arrivons à DAMBACH la Ville , le 31 dans l’après-midi. La 1e D.F.L. doit tenir 50km de front, ce qui est énorme pour une formation gravement diminuée par les combats antérieurs ! De plus, le mot d’ordre est simple : » Résister sans esprit de recul » … En face de nous, une des meilleures divisions allemandes comportant plusieurs unités de SS, tous équipés d’une tenue blanche (pour la neige) et réversible. Quel contraste avec nous ! Et quel drôle de réveillon que celui de cette première nuit de 1945 ! Le 6 janvier, c’est l’attaque générale sur tout le front, à l’issue d’une grosse préparation d’artillerie. Nous sommes à l’extérieur de Dambach, couchés, le nez dans 30cm de neige. Le 8 au matin, les tirs de l’artillerie s’étant calmés, le Lieutenant DANAUD désigne le groupe SAÏDOUN (toujours lui…) pour une patrouille destinée à repérer la position des soldats allemands les plus proches. Je suis le seul « Francaoui » ! Nous avançons en direction de Scherviller , les uns derrière les autres, à un ou deux mètres de distance. Après vingt minutes de marche, nous arrivons à proximité d’un bois – 150 mètres environ – lorsqu’une volée d’obus de mortiers, tirés de ce même bois, s’abat sur nous (comme camouflage dans la neige, il y avait certainement mieux que nos capotes kaki et nos casques anglais !) Nous plongeons dans un fossé : je suis touché au pied gauche (le talon de ma chaussure a disparu…) en même temps que je ressens une vive douleur au genou droit (ménisque brisé). Tous les tirailleurs se relèvent et SAÏDOUN me dit » Li Toto, t’y encore blessé. T’y reviens vite, hein ? « . Je rentre en clopinant et suis dirigé sur « l’hôpital léger » de Sainte Marie aux Mines avant de rejoindre Dijon où je suis opéré du talon et du genou blessés. Que dire ? Rien, sinon que je laisse mes camarades tirailleurs dans la neige et le froid… » Mektoub » ! comme ils disaient souvent… René PETITOT Caporal de voltige – 2e section – 4e Cie – 22e BMNA- 1e DFL VAR MATIN 19 septembre 2012 – Interview de René Petitot « René Petitot veut rendre hommage à ses compagnons d’armes »
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