*I – Les origines (suite)
**MI-JANVIER 1944
Le Bataillon des Antilles devient Groupe D.C.A. Antillais et fait partie de la 1e D.F.L.
Il y remplace les deux bataillons de D.C.A. dissous et dont les cadres viennent compléter ou remplacer les vides.
Il dépend dès lors du Lieutenant-Colonel de CONCHARD commandant les FTA divisionnaires et du Général BROSSET, commandant la 1e DFL.
Il hérite du matériel de DCA anglais dont ces bataillons se servaient dans le désert (Bofors – tir direct).
**JANVIER – FEVRIER – MARS 1944
Modification dans l’encadrement qui est remanié à deux reprises de façon Importante.
Début de l’instruction sur les Bofors anglais sans objectifs mobiles
La 2e Compagnie, devenue 2e Batterie, est d’abord commandée par le Lieutenant PIEDVACHE qui commandait la 2e Batterie du Régiment de DCA anglais et succède au Lieutenant BESANCON qui quitte le Corps.
Le Lieutenant BENKEMOUN , provenant de la OCA, également, succède au Lieutenant PIEDVACHE affecté à l’Etat-Major des FTA.
L’encadrement en officiers est complété par
- Lieutenant TAILLEUR, adjoint.
- Lieutenant MONTAY, commandant la 1e section. – Lieutenant STROEBEL , commandant la 2e section, – Adjudant-Aspirant ROUX .
L’Adjudant-Chef CROMBEZ a rejoint le Corps en provenance du BM 11 et est adjoint au Lieutenant MONTAY.
**AVRIL 1944
Le 1e avril, le Lieutenant Stanislas MANGIN du BM11 est affecté de nouveau au Corps et désigné comme Commandant de la 2e Batterie en remplacement du Lieutenant BENKEMOUN (muté au CID de la 1e DFL avec le Lieutenant MONTAY) .
Quelques jours plus tard. l’ Aspirant FAYOU , provenant des FTA d’Afrique du Nord, est affecté à l’Unité.
L’Adjudant-Chef CROMBEZ, qui l’avait quittée en mars pour I’Etat-Major du Groupe, y revient et y reprend ses fonctions.
Le Chef de Bataillon LANLO , Chef d’Etat-Major de la 2e Brigade, a pris le commandement du Groupe en remplacement du Chef de Bataillon DREANNO qui a quitté la Division (fin mars).
Le Groupe, d’abord stationné dans la région de SOLIMAR MENZM BOUZELFA , s’est déplacé et bivouaque dans la région SILLOUVILLE HAMMAMET .
Le 19 avril, la 2e Batterie reçoit l’ordre de mouvement n°1/DCA/5 du 19 avril 44) Elle a touché l’ensemble du matériel américain inconnu du personnel dans les dix jours précédents. Il n’est que très partiellement en état de marche
Du 20 au 27, elle stationne dans une zone de la région de BIZERTE et procède à l’embarquement des véhicules
Après des contre-ordres et pluies continuels, un détachement de 64 hommes, commandé par le Commandant de Batterie accompagné du Lieutenant STROEBEL et comprenant des hommes de la Section de Commandement et de la 1e Section, s’embarque le 27 sur le John Trumbull. Le même jour, un contingent de 22 hommes commandé par l’Aspirant FAYOU s’embarque avec la 1e Batterie (Détachement commandé par le Capitaine GAILET )
29 Avril 1944
Le 29 au matin, le John Trumbull – prend la mer en convoi : une trentaine de bâtiments tous visibles. Il est probable que tout le Groupe, sauf la 3e Batterie, en faisait partie.
Le John Trumbull – est un Liberty Ship. Il transporte du matériel auto et 500 personnes de la 1e DFL, dont la moitié du QG 50 et 84 militaires des FTA, le personnel masculin de l’ambulance Spears. Le Lieutenant-Colonel de CONCHARD, commandant des FTA est Commandant d’Armes.
Une grande salle comprenant des couchettes suffit à loger la troupe (450 environ). Il y a des cabines pour les officiers.
Le Lieutenant MANGIN et le Lieutenant STROEBEL sont logés dans la section des fous (Mental Ward) : 2 cabines de 4 couchettes chacune, un lavabo, une douche, des portes grillagées.
La cuisine est faite par le personnel embarqué ainsi que le pain. Les repas comprennent essentiellement des aliments de conserves chauffés.
Le 29, à 14 heures, après avoir longé la côte tunisienne vers l’est, le convoi dépasse la pointe du Cap Bon
Le « John Trombull » est en queue de convoi.
A 19 heures, le convoi passe à 2 km. environ au sud de PENTELLERIA : Une agglomération répartie en longueur et paraissant intacte en dépit du bombardement qui précèda la prise de l’ile apparaît.
30 Avril 1944
9 heures : Le convoi passe au nord de l’île de Malte dont la côte apparaît à l’horizon.
Un transport quitte le convoi et se dirige vers l’île en passant dans le triangle formé par trois bâtiments de guerre (destroyers ?)
15 Avril 1944
7 heures : Le convoi entre dans le port d’Augusta (Sicile) et s’y met au mouillage.
25 Avril 1944
Le convoi sort du port d’Augusta.
11 heures : L’Etna est en vue à l’Orient, nous marchons vers le Nord, Seules les cimes neigeuses et les pentes Nord et Sud sont visibles. Les cimes neigeuses brillent dans ’es nuages sans support visible. Le sommet est a 40km environ. La côte au-delà de l’horizon est probable ment a 15km.
La côte européenne apparaît à l’est.
12h30 Pendant le repas des officiers, des grenades anti-sous-marines sont jetées par le destroyer du flanc droit à que !ques centaines de mètres en avant du transport de la colonne droite du convoi a notre hauteur. Alerte Tout le monde aux radeaux.
3 heures Fin d’alerte .
14 heures. Reggio de Calabre est visible Le convoi entre dans le détroit de Messine.
16 heures Le convoi passe la sortie du détroit. Un torpilleur le Sirio, battant pavillon italien et assurant notre garde, nous dépasse.
Une cinquantaine de petites barques, menées à la rame par 5 à 10 indigènes de tous âges et du sexe mâle, sont échelonnées dans la passe, les occupants applaudissent et crient : give me cigarette .
Les habitations côtières nont que très peu souffert des bombardements en comparaison de Bizerte. Un train sur la voie ferrée côtière du continent est très endommagé et parait abandonné.
21h30 : Le Stromboli est visible à l’ouest, cône sombre, avec une très belle ligne épaisse et rougeoyante, le long d’une génératrice vers le nord une coulée.
**3 Mai 1944
Arrivée en vue de Naples vers 10 heures. On entend la DCA du port. A quai, à 12 heures.
19 heures. Arrivée du détachement à ALBANOVA, 30 km, au nord de Naples. A la sortie de la ville, 30 élèves du Grand Séminaire de Rome (ceinture violette) nous saluent.
Nous bivouaquons dans un camp de transit.
**Période du 3 au 31 Mai 1944
Remise en ordre du matériel défectueux. Entraînement des pièces a Albanova et Marciande. Ecoles à feu au Firing Point de la 5th Army près de Baia (Baie de Naples).
Le déroulement de l’offensive déclenchée dans la nuit du 11 au 12 mai ne change rien à l’aspect calme des arrières.
Deux bombardements de Naples déclenchent des ripostes de DCA puissantes, et pas de dégâts visibles. La troupe est nourrie comme les prisonniers de rations C.
La composition de l’ordinaire des troupes françaises donné par la 5th Army porte l’appellation de French Moslem ration » .
Les tentatives féminines locales, dans l’intérieur même du bivouac sont effrénées. Le pain sert de paiement couramment, bien que la population dispose de produits qu’on ignore en AFN : beurre, fromage, jambon et fruits en quantité illimitée, papeterie, ferblanterie,
**31 Mai 1944
Ordre de mouvement pour rejoindre le secteur de la Division.
Départ de l’Unité à 7h30.
*II. CAMPAGNES D’ITALIE ET DE FRANCE
Texte établi par le Lieutenant-Colonel FLORENT qui, au cours de ces campagnes. était Capitaine-Adjoint au Chef de Corps.
**Campagne d’Italie :
Dans la nuit du 3 au 4 Juin, le Capitaine FLORENT , accompagné de son chauffeur Georges VICTOR et du Sergent Jean GOUFFRAN , fait une reconnaissance à travers les lignes allemandes dans la région de ZAGAROLO-PALETRINA.
Du 6 au 15 Juin, le Bataillon fait mouvement avec la Division en assurant la protection d’itinéraires et de terrains pour les Piper-cub et en participant aux opérations de transport.
Attaque aérienne par J U 88 à 2h30 du matin, le 13 Juin : 4 tués et 12 blessés.
Le 16 Juin , un Messerschmitt 109, qui poursuivait un Piper-cub jusque sur son terrain, est abattu en flammes.
Le 25 Juin, rassemblement du Bataillon dans la région d’AVERSA au nord de Naples, puis à TARENTE, le 5 Août
**Campagne de France :
Dans la nuit du 16 au 17 Août 1944 , le Bataillon débarque sur la plage de CAVALAIRE et se rassemble à la CROIX VALMER .
Le danger aérien étant restreint, les véhicules de la 4e Batterie aident aux transports de la Division ainsi que ceux du commando BOUVET tandis que seules les 2e et 3e Batteries font de la protection antiaérienne.
Le 20 Août une section devient infanterie et opère dans la vallée de Valbonne.
Les 22 et 23 Août, les camions du Bataillon mènent les prisonniers allemands vers l’arrière, à la caserne d’ HYERES (environ 200) tandis que la 3e Batterie assure la protection anti-aérienne : la 2e prend position à La Valette.
Les Vosges
Le froid, l’humidité, la neige furent très durs à ces garçons des îles Caraïbes.
Le 21 Novembre 1944 , ils participent à l’attaque menée par le BM 4 et le 22e BMNA.
Le 11 Novembre 1944, le Commandant LANLO s’était adressé ainsi à ses hommes :
« Vous avez l’honneur d’être les Français de couleur à quitter les derniers le front de combat d’infanterie : ceux qui, pour remonter en ligne, ont caché aux médecins leurs souffrances, m’ont donné la plus grande joie qu’on puisse donner à un chef : la vue d’hommes qui servent, ennoblis par l’abnégation et le sacrifice. »
L’Alsace
Les missions de D.CA. s’y doublent de missions de défense contre blindés.
Du 7 au 11 janvier 1945, à Herbsheim, Sand, Benfeld , par bombardements violents et des tirs de harcèlement, l’ennemi encercle le Bataillon. De nombreux tués, dont deux officiers le Lieutenant MICHAUD, l’Aspirant MARTINI et les Adjudants GRAND et VALBON.
A DIEBOLSHEIM, le Bataillon repousse les attaques nocturnes des Allemands qui passaient le Rhin.
De nombreux faits d’armes individuels ont marqué ces journées et coûteront des tués et des blessés.
Les Alpes
Placée en défense côtière de Nice à MENTON , le Bataillon confia au Train l’utilisation de ses G.M.C avec leurs chauffeurs.
A MONACO, le Soldat GELIS , en sentinelle, tire sur le canot pneumatique du commando de la Kriegsmarine, tue le Lieutenant, crève le canot dont la torpille, déviée, ne fait que des dégâts matériels en rade de la Condamine. Les autres occupants du canot furent capturés le lendemain.
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