Beaux enfants qui avez cru
Vous consoler dans l’aventure
Vous choisissez de monter tout à cru
Une rétive monture
L’homme de bien
Va vous vomir,
L’homme de bien qui veut dormir
A son aise
Sans mauvais bruit qui lui déplaise
Et ne craint rien
Plus que d’être contraint de quitter ses amours,
Légaux ou clandestins,
Sa pipe, ses pantoufles et tout le saint-frusquin
Car, s’il vous approuvait, il devrait sans détours
Imiter l’exemple, alors, qu’en tapinois
II espère gagner, sans sortir de son train
Et, sans risquer, ne fut-ce qu’une fois,
Sa vie, son bien, sa foi Garder la dignité d’un docteur de la Loi !
Vous reviendrez meurtris, avec peut-être un peu
De gloire passagère, Sans argent, sans appui, sans feu
Ni lieu. La douceur de vivre vous sera étrangère
Si vous en revenez
Sans qu’un regret ternisse de beaux souvenirs
Mais vous vous en moquez ! Votre rêve ne fut jamais de parvenir.
Beaux enfants ! Vous gagnez la plus
Belle rose de vos chapeaux
En évitant toutes les glus
Qui tiennent loin de vos drapeaux
Celui qui tient trop à sa peau.
Car, pour s’ébattre en ces doux lieux,
Où vous alliez faire les beaux,
La perdit plus d’un valeureux
Mais vous ne devez rien et l’on vous devra tout
Et Dieu, Qui de son ciel, sait apprécier le jeu,
Pour gagner votre pardon,
Qu’il offre de jouer à tout mauvais garçon,
Vous laissera en main votre dernier atout.
Jacques LE ROUX (1942)
Cette ballade dite aussi du BM 2 figure en ouverture du Mémorial du BM 2 du général Henri AMIEL
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