C’est bien volontiers que j’écris cet article mais je citerai beaucoup Pierre SIMONET, artilleur français libre de juillet 1940 en Angleterre, à mai 1945, et qui fin 1943, en TUNISIE, fut, comme observateur, à la naissance de la Section Aviation.
Moi même, fantassin français libre en juillet en Angleterre, cavalier au R.M.S.M de 1941 en Syrie jusqu’en 1943 en Tunisie, j’ai été formé pilote de PIPER-CLUB à Aït-Temouch en Algérie et je n’ai rejoint la section qu’à partir de 1944 dans la Vallée de la Saône.
(Henri Ecochard, 7 juin 2010)
De plus, Pierre SIMONET écrit mieux que moi et a laissé des informations parfaites. En 1940, il préparait une Grande Ecole. Dans la France Libre, il fut rapidement officier d’artillerie.
Il participa à tous les combats de la D.F.L.
Modeste, travailleur passionné, il était un bon camarade avec tous de tous grades.
Proposé , il est Compagnon de la Libération. La section, en Italie et en France, fit 500 missions d’observations et de réglages d’artillerie.
Pierre SIMONET a battu le record avec 137 missions. Modestement, il n’a jamais précisé combien de chars, d’engins et d’ennemis il avait fait détruire.
Voici donc sa description de nos aéronefs et ses informations.
« C’étaient des merveilles d’ingéniosité dans leur rustique simplicité. L’appareil, prêt à voler, pesait 450 kilos. Au sol, on le déplaçait facilement en le tirant par la poignée arrière.
La carcasse était en tubes d’aluminium, recouverte de toile à voile qu’une peinture spéciale rendait imperméable et portante. Aucun blindage, ni armement évidemment. Pas de démarreur, on lançait l’hélice à la main.
Le moteur de 65 CV propulsait l’engin à 100 km à l’heure en vitesse de croisière.
Les ailes, faites de bois léger et de toile, étaient boulonnées au dessus de la carlingue et soutenues par deux haubans galbés.
Le train d’atterrissage gardait une grande élasticité grâce à de forts sandows. Le niveau d’essence se jugeait à une tige juchée en plein courant d’air sur le réservoir devant le nez du pilote.
Nos pilotes se sont familiarisés avec ce joyau de petit moteur, et ont adapté leur technique d’approche en atterrissage moteur coupé.
Quant à nos mécaniciens, ils mettaient au point et réparaient les avions dans les règles de l’art sans oublier de reboucher les trous dans les plans avec du tissu encollé et repeint.
Lorsque l’engin était irrémédiablement cassé – cela nous est arrivé au moins dix fois sur des terrains impossibles- Bronson W. CHANLER, l’officier de liaison, prenanit les choses en mains : il contactait le Général CLARK, Commandant des Forces Américianes, et sans délai, un avion neuf nous était livré dans sa caisse.
Les 4 observateurs, très rapidement, furent initiés aux B.A-B.A du pilotage pour pouvoir ramener l’avion en cas de nécessité.
La plupart du temps, c’était nous qui démasquions l’ennemi et réglions ensuite le tir en conséquence. La guerre de mouvement était notre pain béni. Ce qui bouge, chars, camions, canons tractés, motos et même fantassins sur les routes, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure.
Un coup de radiophone au P.C et cinq minutes après, un tir de batterie ou une concentration de groupe tombait.
En ALSACE, après l’arrêt de la contre offensive ennemie, les Allemands protégeaient leurs positions par des chars ou canons antichars, placés à des points stratégiques, à l’abri des haies vives, le canon bloqué vers nos lignes.
Vu d’en haut avec un peu d’habitude, nous arrivions à repérer ce singulier tube horizontal pointé perpendiculairement à la haie. Parfois, c’était les chars eux-mêmes qui attiraient notre attention en nous assaisonnant de leur mitrailleuse.
Ce manque de savoir faire, ce crime de lèse-piper-club, nous agaçait particulièrement et il n’y avait de cesse qu’avec l’aide du pilote, quatre yeux n’étant pas de trop, nous repérions le fâcheux et dirigions sur lui les foudres de notre régiment. »
*MEMBRES DE LA SECTION AVIATION DU 1e RA- 1e DFL
Prénom | Nom | Notes | |
Raymond | BONNET | ||
Albert | BRODIN | ||
Eugène | BRUNSWICK | ||
Marcel | CACHOU | ||
Yves | DE CAMPROGER | ||
Maurice | DE CASTEX | ||
– | CHABOUD | ||
Bronson | CHANLER | (USA) | |
Jules | CHRIST | ||
Albert | COPPIE | ||
Jean | COTE | ||
Paul René | COFFIGNAL | ||
René | CRON | ||
Bernard | DAILLOU | ||
Henri | ECOCHARD | ||
Maurice | FAURE | ||
Pierre | DE GALARD | ||
Camille | GALLE | ||
Roger | GHEZI | ||
François | JACOB | ||
Jean | JACOTEY | ||
Rodolphe | KEUGER | ||
– | KRUMOLTZ | ||
Jean | LABROSSE | ||
Pierre | LAPORTE | ||
Georges | LEDUC | ||
Armand | MAILLOT | ||
Jean-Pierre | MALLET | ||
Christian de | PALAMINY | ||
Jacques | PIGNEAUX DE LAROCHE | Observateur | |
Alexandre | RELIN | ||
Henri | RENAUDOT | ||
Michel | SAUVALLE | Observateur | |
Eugène | SENFT | ||
Pierre | SIMONET | Observateur | |
Charles | DE TESTA | Observateur | |
– | VINCENT |
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