Compagnon de la Libération
*Le premier chef de la 1e DFL
Né en 1884 à Valognes (Manche), entré à Saint-Cyr (1905), affecté au 3e régiment de tirailleurs tonkinois, promu lieutenant (1909), il regagne la métropole (1912), où il intègre le 23e RIC.
Fait prisonnier (août 1914), rapatrié en France (novembre 1918), il sert successivement en Indochine puis à nouveau au 23e RIC (1922).
Chef de bataillon (1924), affecté à Madagascar (1926-1928), il retrouve le 23e RIC .
Lieutenant-colonel (1929), chef d’état-major de la 3e DIC, il retourne en Indochine (1931-1934).
Il commande ensuite le 4e RTS, avant d’être nommé commandant en second de Saint-Cyr (1937).
Général de brigade (1938), commandant supérieur des troupes françaises en Côte des Somalis (1939), il ne parvient pas à rallier ce territoire à la France Libre et gagne l’Angleterre (octobre 1940).
Général de division (janvier 1941), il commande les FFL au Soudan et en Erythrée, puis met sur pied la 1e DLFL, qu’il commande en Syrie, où il est blessé (juin 1941) .
Commissaire national à la Guerre du CFLN (septembre 1941), il est nommé haut commissaire de France dans l’océan indien et gouverneur de Madagascar (décembre 1942).
Général de corps d’armée (mars 1943), commissaire à la Défense nationale (octobre 1943), il commande la 3e région militaire (juin 1944), puis succède à Kœnig comme gouverneur militaire de Paris (juillet 1945).
*Legentilhomme et Larminat, les pères fondateurs
En juin 1940, Paul Legentilhomme est un brigadier de 56 ans, commandant supérieur des troupes françaises de la Côte des Somalis depuis janvier 1939. Sorti de Saint-Cyr en 1907 dans la promotion La Dernière du vieux Bahut, il choisit la Coloniale et servira en Indochine, au Levant et à Madagascar. Entre temps, parti en campagne en août 1914 avec le 23e Régiment d’infanterie coloniale, fait prisonnier dans les premières semaines de la guerre, il ne sera libéré qu’en novembre 1918. Promu capitaine durant sa captivité (1915), chef de bataillon en 1924, il est lieutenant-colonel en 1929, juste avant un troisième séjour en Indochine (1931-1935). À son retour en métropole, il est nommé à la tête du 4e Régiment de tirailleurs sénégalais, puis commandant en second de Saint-Cyr (janvier 1937). En décembre 1938, enfin, général de brigade, il reçoit le commandement des troupes à Djibouti, qu’il rejoint le mois suivant.
Dès juin 1940, partisan de la poursuite du combat, il tente de rallier la colonie à la France Libre, épaulé par le colonel de Larminat, qui a tenté d’en faire autant au Levant, et par son adjoint, le capitaine Raymond Appert (qui sera l’un des principaux artisans du ralliement du territoire à la fin de 1942). Mais, à Damas comme à Djibouti, les officiers et les troupes sont, dans leur majorité, fidèles à Vichy. Destitué le 1e août, Legentilhomme quitte le territoire le lendemain et rejoint Londres en octobre. De Gaulle le nomme général de division et commandant des Forces françaises libres au Soudan et en Erythrée, avec la mission de rallier ses anciennes troupes de Djibouti (janvier 1941). C’est dans l’exercice de ce commandement qu’il prend contact avec les unités qui seront bientôt rassemblées au sein de la Première Division française libre – qui ne s’appelle pas encore Première DFL : 13e Demi-brigade de la Légion du général Monclar, Bataillon de marche n°3 du commandant Pierre Garbay, escadron de spahis du commandant Paul Jourdier… Le 11 avril, de Gaulle lui prescrit de les réunir au sein d’une division, en y adjoignant des éléments divers : fusiliers marins du capitaine de corvette Robert Détroyat, Bataillon d’infanterie de marine du commandant Pierre de Chevigné, BM1 de Raymond Delange, BM2 de Robert de Roux, éléments d’artillerie de Jean-Claude Laurent-Champrosay, Génie, Train, Santé, Intendance, Transmissions… Cette division est baptisée Division légère française libre, en abrégé : DLFL.
Rendez-vous est pris au camp de Qastina, en Palestine, pour une revue de la nouvelle division, le 26 mai 1941. La journée est historique : Legentilhomme présente à de Gaulle sept bataillons, une batterie, un escadron de spahis, une compagnie de reconnaissance, des éléments de services : des troupes concentrées mais toujours mal pourvues, lit-on dans les Mémoires de guerre. De Gaulle remet les premières croix de la Libération gagnées en Libye et en Erythrée et, surtout, annonce qu’il faut à présent prendre le contrôle des deux territoires du Levant, que le général Dentz s’apprête à livrer à l’Axe au nom de Vichy. Quelques jours plus tard, la DLFL entre en Syrie pour un affrontement fratricide et sanglant. Legentilhomme lui-même est blessé au bras gauche au cours d’un bombardement d’aviation. Il n’abandonne pas son commandement et conduit la division jusqu’à Damas.
Après l’armistice de Saint-Jean-d’Acre (8 juillet 1941), les troupes françaises libres se dispersent afin de prendre la relève des troupes du Levant qui choisissent – en toute liberté – de rejoindre la France de Vichy. Durant l’été, Legentilhomme exerce un éphémère commandement à la tête des FFL d’Afrique française, avant d’être nommé commissaire national à la Guerre (25 septembre 1941) : Le général Legentilhomme, écrira Kœnig, nous a laissé le souvenir d’un chef personnellement courageux, vigoureux, qui sait être exigeant quand il le faut, mais toujours très humain et plein de souriante bonhomie. Il aura en quelque sorte ouvert le sillon dans lequel marcheront, après son départ, les commandants de la 1e DFL. Compagnon de la Libération (2 septembre 1942), il est nommé Haut commissaire pour les possessions françaises de l’Océan Indien et gouverneur de Madagascar (décembre 1942). Membre du Conseil de défense de l’Empire (janvier 1943), général de corps d’armée, commissaire à la Défense du CFLN (octobre 1943), il succédera à Koenig comme gouverneur militaire de Paris au cours de l’été 1944.
Extrait de la conférence de François Broche : les généraux de la DFL
*En savoir plus
- Biographie sur le site de l’Ordre de la Libération
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