Croyez-moi ! maintenant je peux vous le dire,
Nous étions courageux…même très courageux.
Si nous avons succombé au poids de la mitraille,
Ce n’est pas parce qu’ils étaient les plus forts.
Non ! Ils étaient trop nombreux pour nous.
Nous n’avions pas de chevaux d’acier,
Que nos fusils et de modestes grenades.
La lutte était inégale et nous devions
Perdre cette bataille dans l’injustice de la guerre.
Avant que l’aurore apparaisse à l’horizon
Nous avions rendu nos armes et nos âmes avec.
L’Alsace venait d’être mutilée d’un arpent de terre
Qui lui appartenait et qu’elle n’avait pas oubliée.
Nul écho ne peut réparer le naufrage
D’une jeunesse engloutie, couchée sur les flammes
D’un village qui incinérait sa patrie.
Pourquoi le dire ….ce nom d’Obenheim
Résonne en moi comme la voix d’un ami.
Je regarde à travers lui le gravage du temps
Qui a fait sonner le silence de la paix.
Nous venions de loin, de l’Afrique, de l’Aisne, de Bourgogne,
Un seul drapeau guidait nos pas, celui de la liberté .
Pardon d’avoir violé ta terre, un instant, rien qu’un instant,
C’était pour la défendre et te la rendre à jamais
Pour que tu gardes près de toi son miroir dans ta maison.
André Cayon
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