Dans un petit village d’Alsace
Notre bataillon prend défense ;
Pleins de courage et d’audace,
Nous défendons le sol de France.
La mitraille fait rage,
Nous, les braves petits poilus,
Avons pour abris dans ce carnage,
Un pan de mur, un trou, un talus.
Le ciel est zébré d’obus
Éclatant un peu partout,
Et les toits des maisons fendues
Semblent dire » Pitié pour nous « .
Déjà la mort a pris de nos hommes,
Et la neige leur prête son linceul ;
Tels les héros de la Somme
La terre, pour eux, est leur cercueil.
Voici la nuit ; et jusqu’au bout,
Malgré le brouillard et la poussière,
Nous nous battons comme des fous.
Il faut nous voir, la tête fière.
Mais le jour nous voit prisonniers,
Quelle cruelle déception
Notre bataillon tout entier
Pour l’Allemagne a pris direction.
Dans un Stalag les jours s’enfuient
Et rapprochent notre victoire
Nous reverrons notre patrie
Alors… oublions nos déboires.
André CHEVALIER
Poème recueilli par Marcel Misert, son compagnon de Stalag
Laisser un commentaire