« Le mardi 4 juin 2013, deux classes de CM1-CM2 soit 50 élèves, encadrés par Mr Alain Jacquot-Boileau et deux enseignant(e)s, accompagnés de 18 parents d’élèves et membres d’associations avons parcouru le sentier du Souvenir n°1 du Canton de Champagney. Emmenés en bus au col de la Chevestraye, nous sommes redescendus à pied par le sentier forestier balisé, avec les explications de Alain Jacquot-Boileau sur les lieux et événements de l’action de la Résistance en 1944 ».
François BRESSON, auteur du reportage photographique…
Marche pour la mémoire
Le circuit du Plainet
Nous avons découvert le circuit du Plainet. Le bus nous a conduits au col de la Chevestraye, point de départ de la marche (600m d’altitude).
En 1944, les armées libératrices seront stoppées par les Allemands du début octobre jusqu’au 19 novembre. Les combattants seront obligés de s’enterrer dans les forêts environnantes.
Fresse est libéré le 25 septembre. Il y aura des combats sur cette ligne de crête pendant deux mois. Au bord de la route il y a un monument à la mémoire de cinq soldats tués les 28 et 29 septembre 1944. Ils appartenaient au 2e régiment de chasseurs d’Afrique.
C’est la 1e DB (division blindée) qui tient le secteur (de Ronchamp jusqu’aux Vosges).
La forêt que nous traversons n’existait pas à l’époque, les sapins ont été plantés après la guerre. Nous arrivons sur le site du hameau le Bois la Dame complètement détruit par les combats de septembre 1944. Les Allemands resteront là jusqu’au 19 novembre. On voit des traces de tranchées en limite de forêt. Nous arrivons au Col du Coporot (810m d’altitude).
La source Jean le Chat était un point de ravitaillement pour les soldats et auparavant pour les hommes du maquis du Plainet. Autres endroits où les résistants se ravitaillaient, la ferme de Narbier et le hameau du Plainet. On voit un arbre gravé par les maquisards afin d’indiquer la direction de la fontaine.
On trouve des trèfles (plaques pour transporter des obus), des queues de cochons, des casques, des étuis de masques à gaz …Plus loin d’autres arbres gravés :
Et une croix de lorraine : A l’ origine tout était couvert de mousse.
On rencontre une borne inter-communale avec les lettres P F (Plancher-Bas-Fresse).
Le maquis :
Les hommes gagnent le maquis après le débarquement du 6 juin 1944. L’ordre est donné par le message radio Poussez feuillages, bruissez roseaux. 150 hommes se rendent au Plainet, ils sont trop nombreux. On renvoie les vieux et les chargés de famille. Ils s’installent à la côte du Martenot.
Le 1e septembre, un avion allemand s’écrase avec 3 personnes à son bord : un s’enfuit, une femme est morte, un militaire est blessé. Les maquisards pensent alors être repérés. Ils évacuent, vont vers le Chérimont, puis la chapelle du Mont-de-Vanne.
Les maquisards avaient construit trois abris en toile. Ils allaient se ravitailler à Plancher-Bas ou à Fresse. Tout près, on voit un arbre gravé d’une croix de Lorraine.
Robert Millotte avait 19 ans à l’époque. Il n’est redescendu à Champagney qu’une seule fois. Il raconte le parachutage de Palente. Ils partirent une trentaine le soir en file indienne et rencontrent une voiture vide. C’étaient des hommes du maquis du Chérimont apeurés et cachés plus loin.
Ils mettent en place des feux de paille. L’avion n’est pas venu.
Le jour de l’évacuation du maquis, ils sont passés non loin du tunnel des Granges Godey gardé par Allemands armés de mitrailleuses.
Le 1er septembre, ils sont réveillés par un grand bruit. Une patrouille est envoyée et découvre l’avion allemand écrasé. Il devait se préparer à atterrir (l’aérodrome de Malbouans est proche) et a heurté le sommet des arbres. L’Allemand blessé sera soigné par le docteur Duclerget de Champagney. Lors de l’évacuation, les hommes du maquis, laisseront cet Allemand à Passavant en lui indiquant la direction de Champagney.
Il y a une dizaine d’années, restaient dans la forêt, quelques débris de cet avion : ferraille, aluminium et mica. Aujourd’hui il ne reste rien.
Nous quittons l’endroit et repartons vers Champagney en passant par le Sabotrot (622m) et son panorama sur Champagney.
Alain Jacquot BOILEAU
PHOTOS François BRESSON
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