Le 1e escadron du 1e Régiment de Marche de Spahis Marocains.
Récit d’un « calot rouge »,
Extrait de la Revue de la France Libre, n°29, juin 1950
*Première étape : le passage d’une frontière
Juin 1940. Le 1e escadron du 1e spahis marocains est à Damas. Les nouvelles de France arrivent et se précipitent alarmantes. L’avance des Allemands paraît irrésistible. L’armée française ne semble plus en mesure d’endiguer ce déchaînement d’acier et de feu.
Des bruits percent puis se précisent : le gouvernement français a déjà demandé à l’ennemi ses conditions en vue d’une cessation des combats. Les colonnes de prisonniers affluent vers les camps nazis.
Soudain un espoir : les esprits un moment désemparés perçoivent par la voix de la B.B.C. de Londres l’appel à la résistance du général de Gaulle.
On chuchote dans tous les coins. Une atmosphère de complot nous entoure. Les chefs sont graves et s’efforcent de remonter le moral des plus atteints par la certitude de la capitulation. L’appel à la résistance du général de Gaulle est tenu secret pour éviter les départs individuels qui déjà s’amorcent.
Dans une telle ambiance, l’inaction est néfaste. Une marche manoeuvre est décidée, qui nous conduit dans les Monts Hermon. La population de Rachaya (bourgade importante de ces monts), qui a connu le régiment au moment où il menait de dures combats dans cette région, nous montre son attachement au passage par des jets de fleurs, de parfums et des bravos de sympathie. Les larmes coulent aussi chez ces braves gens qui nous aiment.
Devant un tel passé de gloire, devant des témoignages aussi émouvants, malgré notre défaite, nos gorges se serrent et nos poings se crispent sur la garde des sabres dégainés pour la traversée au village.
Capitulerons-nous aussi ? Que va décider le Haut Commandement ? Un bruit se répand : les troupes de Syrie vont passer en bloc en Palestine pour continuer la lutte auprès des Anglais.
Au soir du samedi 29 juin 1940, le bivouac est monté au pied de Rachaya où prend place le P.C. du colonel. La vie continue en apparence normale mais on s’interroge des yeux avec une angoisse bien compréhensible.
Le problème est évidemment complexe. Tout autour de nous plane le mystère. Chacun paraît se méfier de son meilleur ami. La réserve est de rigueur ainsi que la prudence.
Dimanche 30 juin. Il est 10h30. Le maître d’armes nous propose une leçon d’escrime que nous acceptons volontiers, manière de changer de sujet.
La leçon à peine ébauchée, nous apercevons, descendant des pentes de Richaya, notre capitaine, un solide Bourguignon, sur son cheval, Baby-Rose, regagnant le bivouac à l’issue d’une réunion au P.C. du colonel.
Autour de nous, les feux du bivouac pétillent et des marmites à quatre hommes s’exhale le fumet prometteur de poulets achetés au village autour desquelles nos Marocains s’affairent flegmatiques et ignorants – du moins nous semble-t-il – des événements qui s’abattent sur nous.
Ayant mis pied à terre, le capitaine fait immédiatement sonner le boute-selle. En un temps record, le bivouac est levé, avant même d’avoir pu déguster nos volailles, et l’escadron rassemblé pour une étape nouvelle dont nous feignons d’ignorer la destination.
En selle, en avant, et l’escadron s’ébranle en direction de l’ouest laissant dernière lui le reste des G.R.D.I., soit un autre escadron à cheval et un escadron d’automitrailleuses. Ces éléments ne semblent d’ailleurs pas se préoccuper outre mesure de notre départ.
Ce n’est que plus tard que nous apprenons la réponse de notre capitaine devant les hésitations du colonel. « Si vous ne passez pas la frontière de Palestine aujourd’hui, vous ne la passerez jamais… » Il avait raison, hélas !…
Arrivé à la jonction de deux pistes, la halte retentit suivie d’un rassemblement des cadres : de sa voix extraordinairement calme le capitaine explique : « Devant vous, deux routes : à droite, celle de Beyrouth, c’est la voie de l’obéissance, de la vie facile, sans dangers, mais aussi celle qui ne peut mener qu’à la servitude. À gauche, celle de la Palestine ; c’est la route du combat, combat qui sera rude et qui durera des années, mais qui vous conduira à l’honneur et à la France. Je pars sans me retourner. Je compterai demain, en Palestine, ceux qui m’auront suivi ».
Sur ces paroles désormais historiques, l’escadron s’ébranle de nouveau par les gorges du Jourdain et le lendemain nous montre que malgré les embûches de toutes sortes accumulées sur notre route, les appels à l’obéissance passive, la majorité de l’escadron a suivi son capitaine.
Voici l’histoire, très simplement relatée, de la première étape du combat pour la libération de la France, menée par le 1e régiment de spahis marocains qui avait ainsi l’honneur d’avoir fourni, grâce au caractère et l’extraordinaire sang-froid de son capitaine, à qui en revient tout le mérite, la première unité constituée qui, sur un territoire contrôle par le « gouvernement de la capitulation », faisait acte de résistance.
*Palestine et Égypte
Nous sommes donc en Palestine où les Britanniques, à l’ordinaire si réservés, nous font un accueil enthousiaste. Le sentiment de se sentir moins seuls peut-être ?
Au mois de juillet 1940, nous faisons mouvement sur l’Égypte où la colonie française nourrit dans sa majorité des sentiments analogues aux nôtres.
Là, par les voies les plus variées et souvent les plus périlleuses, car la police de Vichy fait bonne garde, nombre de volontaires, officiers, sous-officiers et hommes de troupe venus de tout le Moyen-Orient affluent pour grossir les rangs des spahis.
Certains viennent des confins de la Turquie, tel un de nos plus brillants officiers. Si vous lui demandez comment il a fait pour réussir ce coup de maître, il sourit et répond modestement : « par le train ». D’autres sont obligés d’équiper rapidement un taxi à Alep pour gagner la Palestine par le désert, évitant soigneusement les postes et les points de passage gardés avec vigilance par les détachements de troupe ou de police.
Mais ces petits détachements sont trop peu nombreux, hélas ! pour être autonomes. Dans ces conditions, le Haut Commandement britannique du Meaddle East décide de les employer en les rattachant à l’armée du Nil qui manque de cavalerie. Ceci les oblige à s’équiper à l’anglaise, ce qui ne leur plaît qu’à moitié, cela se conçoit. Cependant, pour maintenir un élément spécifiquement français, le calot rouge qui sera bientôt célèbre est adopté. Jamais nos spahis ne le porteront plus fièrement qu’au feu.
À ce propos, il faut citer un passage aussi coloré que notre calot relevé dans la « Plaquette de la 2e D.B. » et qui illustre de façon remarquable le caractère qu’il s’est acquis et ce qu’il représente :
« Il y a probablement des gens qui s’imaginent que la réputation des spahis de la division Leclerc ne tient qu’à leur coiffure. Certes, un calot rouge, entièrement rouge, ce n’est pas très discret ; cela fait môme un peu tapageur, et celui qui l’a sur la tête en profite parfois pour se donner un genre.
« Seulement, s’il est voyant dans les cantonnements, « le calot rouge » l’est aussi dans les combats. De le porter toujours, en patrouille comme au repos, à la tourelle de son blindé comme à la sortie de la messe, le spahi a bien le droit, ce me semble, d’en tirer une certaine fierté. Cela cesse d’être du chiqué pour devenir de la crânerie. On m’objectera peut-être que cette crânerie fait courir aux crâneurs un risque inutile ; mais ne trouvez-vous pas qu’en matière de bravoure et par le temps qui court, il n’est pas mauvais qu’on en fasse parfois un peu trop ? Et il est certain que les spahis sont toujours dans leur comportement un peu de la couleur de leur calot.
Cela explique bien des choses.
« Cela explique des cantonnements parfois un peu bruyants, et des bordées un peu sensationnelles, cela explique aussi une prodigieuse correspondance féminine qui suit le 1e régiment de marche de spahis marocains dans ses déplacements comme une queue de comète.
« Mais cela explique également les évasions massives de blessés ou de malades incomplètement guéris qui quittent l’hôpital sous la simple rumeur que leur escadron monte en ligne.
« Cela explique le ralliement de la première heure aux forces du général de Gaulle.
« Cela explique ces faits d’armes tantôt sanglants, tantôt sans pertes, toujours brillants, qui font la trame de l’histoire du régiment.
« On trouvera ci-après quelques exemples… il ne s’agit que de minces épisodes… Ils suffisent cependant pour justifier ce que j’avance.
« Souvent La Fontaine raconte ainsi sa fable après en avoir énoncé la moralité.
« Mais ici, la fable est une histoire vraie. »
*Campagne d’Érythrée
En octobre, la campagne d’Érythrée est ouverte. L’escadron n’a pas encore reçu tout son armement. Ses armes automatiques, au nombre de deux, sont représentées par des fusilsmitrailleurs Hotchkiss d’un type depuis longtemps périmé.
Elles déclareront en effet forfait chaque fois que nous en aurons besoin. C’est sûrement pour cette raison que notre capitaine affectionne particulièrement la charge au sabre. Jamais de difficulté mécanique avec nos « bancals ». Avec ou sans armes, il faut se battre et montrer aux Britanniques que nous méritons mieux en moyens de feu.
La remontée du Nil en bateau, qui nous fait découvrir une vallée riche en histoire d’Assouan à Wadi-Halfa, nous enchante et nous fait oublier pour un temps les petites peines dont il vient d’être question. Le reste du parcours, qui nous conduit nous et nos chevaux au Soudan anglo-égyptien, dont une partie est occupée par les Italiens, se fait par chemin de fer. C’est aussi très drôle et notre bonne humeur ne fait jamais défaut. Nous savons que le combat tant attendu approche et nous savourons par anticipation notre revanche.
C’est le 8 décembre 1940 que l’escadron pénètre, comme pour une parade, dans la zone dite de guerre. Malgré l’opposition des Britanniques dont l’attitude est encore prudente, nous établissons notre bivouac sur un gué de la rivière Setit, bien en avant de leur dispositif, le gué désormais célèbre d’Abuderissa. C’est évidemment un peu osé. Mais nous ne craignons pas l’Italien.
La végétation est magnifique et la faune abondante et variée. La tenue réglementaire est le nu quasi intégral. Il n’est pas rare de se rencontrer avec comme tout vêtement un très pudique « bikini » que cache le revolver qui lui ne nous quitte jamais, comme le calot rouge.
Nous pouvons à loisir contempler les ébats des crocodiles énormes, des girafes gracieuses dans leur course apeurée, des cynocéphales qui viennent la nuit soustraire le « doura » destiné à nos chevaux et qui, assis sur leur arrière-train, nous acceptent comme leurs frères. Ils sont sympathiques d’ailleurs ces gaillards.
Mais là n’est évidemment pas notre mission principale. Nos patrouilles sillonnent profondément le « no man’s land » prudemment respecté des deux côtés, avant notre irruption dans cette zone de paix relative. Nous avons nettement l’impression que nous arrivons pour semer la perturbation dans ce calme apparent.
Le capitaine veut des patrouilles profondes. Ce qu’il veut, il le veut bien.
À force de chercher l’ennemi, nous finissons par le découvrir à la trace, grâce à des ruses de Sioux. Nous devenons, d’ailleurs, très forts en la matière et nous formons des experts parmi nos Marocains qui affectionnent particulièrement ce genre de sport.
Notre première rencontre avec l’Italien a lieu le 27 décembre 1940. Notre patrouille est commandée par un sous-officier célèbre au régiment. Ils sont sept spahis armés de sabres et de fusils. L’ennemi est fort de 50 soldats et de plusieurs fusils-mitrailleurs. La charge s’impose. Galopade effrénée dans le vide. L’ennemi disparaît, en effet, avec une rapidité qui nous laisse rêveurs. Pour la fuite, il s’y connaît. Il faudra s’y prendre d’une autre façon la prochaine fois !…
La deuxième rencontre est plus sérieuse.
C’est le 2 janvier 1941, à Umbrega, aux confluents des trois frontières : Érythrée, Abyssinie, Soudan anglo-égyptien.
Il fait très chaud. Cette fois l’escadron est sorti au complet – compte tenu des services du bivouac, des indisponibles et des fiévreux, nous sommes exactement 27.
La Setit-River est franchie à 6 heures à un gué situé à une quinzaine de kilomètres au sud de notre bivouac. Nos éclaireurs de pointe recueillent les indices suivants : « Traces de souliers cloutés, de pas de chameau frais, de pas de mulets (ou d’ânes), crottins frais ».
Plus de doute, nous tenons le bon bout. En avant avec prudence. À 9h45, trois heures après cette prometteuse découverte, notre patrouille de pointe tombe nez à nez avec un détachement italien évalué à 150 hommes à pied. Les officiers sont montés sur des chameaux. Surprise, notre patrouille ouvre le feu. Il nous est répondu par une fusillade d’une intensité surprenante. On nous attendait sûrement.
La solution, sans armes automatiques, est aussitôt trouvée par notre capitaine : la charge. Aussitôt dit aussitôt fait. Nous fondons comme l’ouragan à travers la masse des Italiens que nous traversons à une allure foudroyante, semant le désordre et provoquant la dislocation totale du dispositif ennemi. Il ne comprend rien d’ailleurs à l’audace forcenée des Français. Ce geste dépasse leurs conceptions sur la guerre.
Un de nos spahis, son client tué sous lui, se défend comme il peut et réussit, seul, à abattre un premier « Ascari » avec son fusil tandis qu’au cours d’un corps à corps épique il poignarde, pour se défendre, deux autres Ascaris qui lui réservaient assurément le même sort. Il se sert d’ailleurs de la baïonnette de l’un d’eux pour cet exploit.
L’Italien se replie cependant que nous nous regroupons pour recommencer notre charge. Les épineux et les hautes herbes nous cachent l’ennemi et le capitaine décide de demander des renforts avant de poursuivre son action.
Il est 16 heures lorsque nos patrouilles nous signalent de nouveau l’ennemi. Un savant « mouvement tournant » nous ramène au contact. C’est le moment de charger car les coups de feu éclatent de toute part. Une grenade décapite littéralement un de nos spahis marocains.
Les renforts demandés ne nous ont pas encore rejoints. Nous ne pouvons que le regretter. Nous continuerons seuls.
Nouvelle charge de notre petit détachement divisé en trois patrouilles d’égale importance. Surpris à nouveau par cette réaction à laquelle il ne s’attendait pas, l’ennemi fuit laissant sur le terrain 12 morts, trois blessés plus un prisonnier qui joue au mort et qui semble bien être le seul à ne pas s’être courageusement défendu.
Contents de nous, mais attristés par la perte de notre camarade marocain, nous regagnons le bivouac d’Abu-Derissa dans la nuit, nous promettant de faire mieux à la prochaine occasion.
La conclusion du capitaine s’impose évidemment à l’issue de ce combat : « Cette brève opération prouve que dans un terrain couvert qui rend le tir difficile et facilite le corps à corps, la cavalerie conserve tout l’avantage de sa mobilité ». Le règlement en profitera !…
Les Anglais concluent aussi en nous adressant de Londres des félicitations chaleureuses et en nous dotant cette fois de fusils-mitrailleurs V.B. qui précèdent eux-mêmes les fameux « Brenn-Guns ».
Au lendemain de cet exploit, nous recevons la visite d’un officier du régiment alors en mission à Brazzaville, authentique gentilhomme breton. Une chasse au crocodile est organisée, un saurien est tué. Notre ordinaire s’améliore ainsi de cette chair qui fut appréciée à sa « très » juste valeur par chacun de nous. Il fallait bien reprendre des forces pour les engagements à venir !…
Il serait trop long de citer dans cette modeste relation la totalité des premiers combats menés par le 1e escadron du 1e spahis marocains à l’aube de la France Libre.
Toutefois, il paraît impossible de passer sous silence la rencontre du 18 janvier 1941, à Omager. Il s’agit d’une opération sérieuse puisqu’en plus de l’escadron de spahis les Britanniques détachent une section « Mahrattes » motorisée et bien armée.
L’escadron quitte le bivouac avant le lever du jour. Il s’agit de reconnaître les avant-postes de l’ennemi en vue d’une attaque prochaine de ses positions, en direction générale de Kéren.
L’escadron atteint à 8h30 un excellent observatoire à environ 5 kilomètres à l’intérieur de l’Érythrée italienne où nos Alliés s’arrêtent cependant que notre avance se poursuit.
Vers 10 heures, un léger accrochage a lieu entre une de nos patrouilles et un petit détachement italien occupant un bosquet d’épineux avec une arme automatique. Quelques coups de feu sont échangés de part et d’autre. Le bilan se chiffre par le seul bruit et le décrochage éperdu de l’ennemi. Ce dernier se rend en effet parfaitement compte que nous sommes décidés à lui raire payer cher le coup de poignard dans le dos de 1940. De plus, il a déjà subi les effets de notre audace quelques jours auparavant. En avant encore !
Nos sondages continuent dans le cadre de notre mission.
Nous entendons soudain des appels de sifflets, et cela de tous côtés. Ce ne sont pas des petits oiseaux comme veut nous le faire croire notre capitaine. Nous nous apercevons bientôt que les Italiens nous ont laissé pénétrer à l’intérieur de leur dispositif. Nous réalisons rapidement que de toute part nous sommes encerclés. C’est beaucoup moins drôle.
Ce sont partout des têtes noires d’Ascaris qui croient à une victoire facile et à une revanche consommée. Le combat s’engage avec une partie de l’escadron qui met en fuite un fort détachement italien cependant que le reste de l’escadron continue sa mission de reconnaissance des lignes ennemies. II est bien dans ses avant-postes. Sa mission est terminée. Reste à rapporter les renseignements, donc à ne pas se laisser prendre dans cette souricière assez habilement tendue.
La manœuvre classique d’action retardatrice est appliquée. L’ennemi attaque. Nos spahis ripostent et cherchent le passage qui semble exister vers le Sud. Nous allons donc dans cette direction au trot de nos chevaux sous la protection de nos fusils-mitrailleurs qui font des ravages dans les rangs ennemis, arrêtant pour un temps leur élan et leurs macabres pensées.
Sur notre flanc gauche une horde invraisemblable de cavaliers ennemis galope à notre rencontre pour nous barrer la route, poussant des cris qui ne laissent aucun doute sur le sort qu’ils nous réservent.
Les Italiens ont bien joué, nous sommes cette fois coupés de nos voies de retraite. Une seule solution demeure possible. Elle n’échappe pas à notre capitaine qui dirige l’escadron droit vers la rivière Kérib où il a la chance de découvrir un passage qui nous met rapidement hors de portée de l’adversaire médusé une fois encore. Il croira aux fantômes désormais…
L’engagement a été chaud : de notre côté nous n’avons que deux blessés sérieux que nous ramenons et cinq chevaux tués par balles ou par mines et qu’il nous faut abandonner.
De son côté, l’ennemi, évalué à un bataillon et à deux escadrons de cavalerie, a perdu un très grand nombre de tués et de blessés. Un détail : l’un de nos deux blessés, Alsacien et brigadier-chef, se nomme Hittler comme le Führer à un T près !…
Bien d’autres exploits de ce genre sont réalisés par cette poignée d’hommes décidés à ne rien pardonner à l’ennemi dans le cadre de l’honneur et du respect des lois de la guerre imposés par leur capitaine dont on ne connaîtra jamais assez les mérites qu’il s’est ainsi acquis en servant la France. La suite de ce que deviendront nos spahis d’Alep à Berchtesgaden par El-Alamein, la Tunisie, la Normandie, Paris et Strasbourg, serait plus longue et plus sérieuse à relater. Le général de Gaulle a eu une bonne idée. Qu’en pensent nos Anciens ?
Un « calot rouge »
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