Elie ROSSETTI – 11e CUIRASSIERS
L’épopée tragique du prestigieux Vercors
Terminée dans l’honneur des glorieux maquisards,
A fait place à l’ardeur pour la relève des corps
Les ruines reconstruire, sans remettre à plus tard.
Tous ces vrais résistants que l’on croyait vaincus
N’avaient perdu courage, ne s’étaient repliés
Que pour sauver la vie des braves gens perdus
Qui s’étaient trouvé pris dans ce secteur piégé.
Et puis ce fut Romans, premier grand exploit
Des Cuirassiers vainqueurs de l’ennemi damné,
Ils surent démontrer qu’ils n’avaient perdu foi
En leurs valeurs morales et leur témérité.
Vingt et un mois après, ils entrèrent à Lyon
Pour se battre aux côtés de la Ie Armée,
Ville où ils cantonnaient, revenant en champion,
Ils avaient su faire front, leur fierté retrouvée.
Devenus vrais soldats, avec la D.F.L.
Se retrouvèrent plus loin, pourchassant l’occupant,
Menant une vie dure, de plus en plus cruelle,
Mêlant leurs joyeux cris aux actes éprouvants.
Dans les Vosges ils étaient des guerriers intrépides
Supportant la mitraille, tenant les positions,
Puis arriva enfin l’offensive entreprise,
Qui délivra Belfort de son occupation.
Hélas ! ce n’était pas que des jours très joyeux
Trouvés dans la victoire des villages libérés,
Des Cuirassiers tombaient et c’était malheureux
De voir partir nos frères dans cette lutte endiablée.
De Ronchamps à Auxelles et vers Giromagny
Les canons monstrueux préparaient le tombeau,
Pour d’autres c’était Eloie ou alors Gromagny
Avec les mêmes refrains, avec les mêmes maux.
Dernière bataille des Vosges, Rougemont le château,
De cette belle avancée en ce mois automnal,
Notre entrée en Alsace c’était à Massevaux
Et c’est vers Niederbruck que tout fut cyclonal.
L’Alsace fut pour nous un mélange pluie, gadoue,
Les mines au sol truffé augmentaient nos tués,
De Senthein à Houppach ça claquait de partout,
Et c’est enfin Bourbach où les tirs ont stoppé.
La Haute-Saône nous accueilli en son berceau
Avant d’aller très loin, délivrer la Rochelle,
Le pays des Charente et son très bon pineau
Nous a reçu huit jours pour les fêtes de Noël.
De retour en Alsace, en vitesse forcée
Avons souffert du froid du début de l’année,
Ne devions reculer pour stopper l’avancée
Face aux coups de butoir des teutons obstinés.
Oh ! que c’est long vingt jours de bataille enragée,
A côté de Strasbourg dans les bois de Benfeld,
Aux abords de Herbsheim, aux amis encerclés
Et divers patelins allant jusqu’à Rossfeld.
Un des plus beaux succès de la libération,
Reconnu par les chefs de notre état major,
Revint aux Cuirassiers et pour leurs belles actions
Eurent félicitations associées au Vercors.
Le jour de la victoire arriva tout flambant,
Nos Cuirassiers campaient autour de Pithiviers,
Entre le grand Paris et la belle Orléans
Savourant un repos qu’ils avaient bien gagné.
Et puis ce fut Jargeau, premier anniversaire
Qui fut commémoré au Vercors renaissant,
Tout en glorifiant son prestige légendaire,
Aux héros fut donné, l’amour reconnaissant.
Ils partirent peu après pour une autre mission
Celle d’aller occuper l’Allemagne vaincue,
Ce qu’ils firent pourtant sans perte ni passion
Gardant au fond du cœur leurs amis disparus.
Des années ont passée mais l’espoir ont gardé
De se revoir toujours dans leur association,
Avec des souvenirs profondément gravés
On se souvient de tous, ils sont admiration.
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