La Division est renforcée par l’arrivée de la 4e Brigade coloniale , créée en Egypte le 16 février 1943 , commandée par le lieutenant-colonel RAYNAL.
Elle est composée de 3 Bataillons de Tirailleurs sénégalais venus de la Côte française des Somalis, le BM 21, le BM 22 et le BM 24.
Le BM 21 a, le 27 novembre 1942, franchi la frontière du Somaliland britannique avec des artilleurs destinés à former plus tard le 2e RA, et est venu se mettre à la disposition du Général de Gaulle. Rentré en Somalie le 26 décembre, il provoque successivement le ralliement du B.T.S.4, du B.T.S de la C.F.S ; la capitulation des autorités vichystes de Djibouti et la rentrée de toute la colonie dans la guerre, sous l’emblème de la Croix de Lorraine.
C’est sous cette forme que la 4e Brigade a rejoint la 1ere Division française libre en TRIPOLITAINE , puis est venue s’installer en TUNISIE au mois de septembre.
Là, elle a subi des remaniements. Le BM 22 est dissous.
La 4e Brigade reçoit en renfort le BIMP , que va commander le Capitaine MAGNY .
Le personnel des bataillons noirs est renouvelé. Les tirailleurs , qui ont suivi leurs chefs depuis Djibouti, sont envoyés en A.O.F, et remplacés en partie par des Sénégalais , venus d’A.E.F, mutés de la Brigade du Tchad .
Les premiers ont combattu en TUNISIE, au DJEBEL MANSOUR et à ZAGHOUAN ; les seconds viennent d’accomplir la marche historique à la TUNISIE par TRIPOLI et le FEZZAN.
C’est en Tunisie que le Bataillon antillais n°1 est intégré dans la Division le 18 janvier 1944 et se transforme en 21e Groupe antillais de D.C.A.
Le Bataillon antillais, créé en octobre 1942 et composé à l’origine d’environ 500 volontaires évadés, a été, après quelques mois d’instruction dans de mauvaises conditions d’équipement, d’armement et d’encadrement à la Nouvelle-Orléans, transporté au camp de FORT-DIX et placé sous le commandement du chef de bataillon DREANO.
Les fusiliers marins, jusqu’alors unité de D.C.A, sont transformés en régiment de reconnaissance et reçoivent leur drapeau du Commissaire de la Marine, JACQUINOT, le 26 janvier 1944 au camp de BOU-FICHA.
Des éléments du dépôt commun des régiments étrangers viennent gonfler les rangs de la 13e Demi-Brigade.
Enfin, l’artillerie divisionnaire est réorganisée elle aussi. Des éléments du 2e R.A.C venus de DJIBOUTI via LE CAIRE, ont rejoint la Division à ZOUARA .
Un groupe autonome est créé avec les 2 batteries de 5,5. L’artillerie divisionnaire se compose désormais de 2 régiments à 2 groupes de 3 batteries de 25 Pounders et de 1 groupe autonome lourd . (le 9 A.L à 2 batteries de 5,5.)
Au cours de l’hiver, la Division s’est peu à peu grossie de jeunes Français : volontaires venus de Corse dès la libération de l’île, réfractaires à la déportation, évadés de France. Elle prend ce caractère farouche que crée le rassemblement, dans un but commun, d’hommes tellement divers, venus du monde entier, Français de la métropole, de l’Afrique du Nord, de tout l’Empire, Tahitiens, Canaques, Sénégalais, Soudanais, Adjarais, Saras, militaires de carrière, étudiants, ouvriers, colons, fonctionnaires, évadés de France par l’Espagne ou l’Angleterre, anciens combattants de 1914-1918 et de 1939-1940, vétérans de Lybie, et nouveaux impatients de les égaler.
Tous brûlent du désir de combattre, songent au débarquement tant attendu sur les côtes de l’Europe opprimée . Ils sont galvanisés par cette perspective. Dans un rapport, le Lieutenant-colonel Laurent- Champosay écrit : Si les unités F.F.L seules combattantes depuis 1940 déposaient les armes depuis qu’elles ont retrouvé l’armée française, elles ne constitueraient plus une force capable d’aider à la réalisation d’un idéal qui n’a jamais changé.
Stationnée sur le plateau du CAP BON , la Division est recomplétée en hommes et en matériel dans le cadre du Corps expéditionnaire français ; l’armement et les véhicules anglais sont remisés et remplacés par du matériel américain , qu’il faut percevoir et répartir, et malgré l’impatience générale alors que les officiers et les soldats rongent leur frein, une période d’entraînement et d’instruction intensive se révèle indispensable ;
Un Training team américain est tout particulièrement chargé de faciliter le rééquipement de la Division qui cependant ne sera pas terminé au moment de l’embarquement (les postes de radio seront déballés sur les lignes en Italie).
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