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Biographie du Compagnon Robert Saunal et inauguration de la place Robert Saunal à Saint Flour le 8 mai 2012.
LE PARCOURS D’UN FRANÇAIS LIBRE
*Chap X Campagne d’Italie : avril/août 1944
Remarque préliminaire sur mon journal de bord et sur la rédaction du présent chapitre
J’ai rédigé, pendant cette campagne, un journal de bord, couvrant la période du 11 avril 1944 au débarquement en France, le 16 août.
Je notais occasionnellement, sur un agenda, certaines remarques ou certains faits de façon décousue, et je suppose que, dans les moments de grandes activités, je n’avais au contraire, le temps de rien noter. Je notais cependant les coordonnées de toutes nos positions de batteries successives, car je pensais qu’ainsi je pourrai retrouver, plus tard, tout notre itinéraire. Mais je ne dispose plus des cartes qui nous étaient distribuées pendant la campagne, avec leur système de coordonnées surajouté. Je ne peux donc pas retrouver les lieux avec précision.
Son principal intérêt est de porter les dates, et mon récit le suit pas à pas.
Il ne comprend aucune indication sur le déroulement général des opérations, déroulement sur lequel, dans le feu de l’action, nous n’avions pas d’indication précise.
Cependant, pour éclairer mon récit, j’ai ajouté parfois des informations sur le déroulement de la bataille, en consultant deux ouvrages, L1 et L2 qui relatent les combats, et l’histoire de la première D. F. L, et du premier R.A.
**Ouvrage L1 : « La 1e D.F.L., épopée d’une reconquête »
Éditions Arts et Métiers Graphiques, Paris 1946, qui traite de la campagne d’Italie, pages 91 à 121.
**Ouvrage L2 : « La première D.F.L. »
Par Yves Gras, Presses de la Cité, qui traite de la campagne d’Italie pages 262 à 317, et notamment les 2 cartes qu’il contient p.275 et 304.
*Chap. X – A
**Départ pour l’Italie – Débarquement à Naples. Du 11 au 29 avril
Toute la Division, commandée par le général Brosset , prépare son départ pour la campagne d’Italie. Elle est stationnée en Tunisie, le premier RA étant cantonné dans la zone d’Hammam Lif, près de Tunis.
C’est le 11 avril que le général de Lattre de Tassigny vient saluer la DFL, et il s’adresse à nous lors d’une réunion d’officiers à Nabeul . Il nous précise que nous allons en Italie, mais que nous n’en participerons pas moins au débarquement en France.
Notre départ a lieu le lendemain, le personnel doit être embarqué sur trois paquebots à Bône. Les véhicules et matériels lourds étant regroupés à Bizerte et chargés sur seize cargos Liberty- ships .
Nous sommes dirigés sur Bône par le train, le 12 avril, et nous embarquons le 18 avril sur un paquebot anglais de 18 000 tonnes, le Ranchi . Nous quittons le quai le soir.
**Nous arrivons le 20 avril au matin dans la baie de Naples.
Le débarquement commence à onze heures du matin. Mais, en tant que lieutenant de tir, je passe la journée sur le bateau et reste avec les derniers, je ne débarquerai ainsi que dans la nuit avec les bagages, et nous passons la nuit à les décharger sur le quai.
Je rejoins ma batterie, avec le reste du personnel et les bagages, dans la matinée du 21 avril.
Nous nous installons sur un bivouac qui se trouve à Albanova , à une vingtaine de kilomètres de Naples.
Du 21 au 29 avril, attente et réception de tout notre matériel.
*Chap.X-B
**Préparation de l’attaque du Garigliano (du 30 avril au 11 mai)
L’ouvrage du général Gras, L2, rappelle (page 265) la tactique envisagée par les alliés pour cette bataille. Cette tactique est critiquée par le général Juin, qui commande le Corps Expéditionnaire Français. Juin oppose un plan complètement différent, four déborder les positions allemandes parle secteur montagneux, (c’est-à-dire celui du CEE), au lieu d’une bataille de front dans la vallée du Liri. Le plan Juin sera finalement adopté, et réalisé par le Corps Expéditionnaire Français.
Après la prise de Rome, les généraux américains reconnaîtront la justesse des propositions de Juin, ce qui redore le blason, et de Juin, et du CEE
Nous apprenons le 29 avril au soir, que notre engagement est imminent. Je dois partir le lendemain, pour organiser la position des trois batteries du groupe.
Je pars effectivement en reconnaissance le 30 avril, avec les trois commandants de batterie et le commandant du groupe.
Après la reconnaissance je reste sur les trois positions de batterie, et je suis chargé de leur préparation, (la préparation et le creusement des alvéoles de pièces, et la préparation des trajets de mise en batterie). Je suis rejoint le soir par les équipes de batteries (4 hommes par pièce dans chacune des trois batteries).
Du 30 avril au 4 mai, nous creusons les positions des pièces, recevons des munitions, et préparons les mises en batterie. Celles-ci ont lieu, sans incident, dans la nuit du 4 au 5 mai. On nous annonce l’attaque comme imminente, puis pour le 10 mai ; finalement, le déclenchement a lieu dans la nuit du 11 au 12 mai.
*Chap. X – C
La rupture du front, et l’exploitation jusqu’à Pontecorvo (du 11 au 26 mai).
**Du 11 au 13 mai
Nous tirons toute la nuit du 11 au 12, puis toute la journée du 12 mai, et du 13. (le plan de feu initial de mon groupe de H à H+5heures comporte 2 412 coups).
L’attaque a été générale sur tout le front, mais les combats du 12 ont été très durs, et n’ont pas permis la rupture de la ligne allemande (p. 273 à 280). Une nouvelle offensive est reprise le 13 mai. Au soir du 13, la ligne Gustave est rompue partout, et le CEE passe à l’exploitation du succès (p. 282 à 287).
**Du 14 au 17 mai
C’est ainsi que le 14, je pars en reconnaissance pour reconnaître une nouvelle position dans une zone déjà reconnue pour le groupe. Mais la batterie n’y arrive que dans la nuit et dès le lendemain je dois reconnaître une nouvelle position plus avant, au-delà de St Apollinaire, position que la batterie occupe dans la journée du 15.
Nous tirons beaucoup les 16 et 17 mai, pour appuyer les attaques de la deuxième ligne de repli allemande (ligne Hitler ), vers Chia, et le Rio Marri.
**Nuit du 17 au 18 mai
Dans la nuit du 17 au 18 mai, nous subissons un bombardement par avion.
Nous avons un tué (SOUNGHAI) et un blessé (BONHOMME), (par ailleurs, et en même temps, nous avons un blessé à l’observatoire- DRIAY- ).
Le récit du Général Gras, (p. 291), mentionne ce bombardement aérien, sur la futaie de Cantalupo, qui était proche de la batterie. La Légion y était cantonnée, en position de réserve, et c’est son cantonnement qui constituait probablement l’objectif de ce bombardement ; il a causé, en tout cas, de lourdes pertes dans le bataillon de la Légion (18 tués, soixante blessés).
**Du 18 au 20 mai
Dans la journée du 18, je vais reconnaître une nouvelle position (7 km plus à l’ouest), que la batterie occupe en fin d’après-midi. Du 18 au 20 mai, nous tirons beaucoup pour appuyer les attaques vers Pontecorvo, et la ligne Hitler.
**Du 21 au 26 mai
Je pars en reconnaissance le dimanche 21 au matin sur une nouvelle position que la batterie occupe dans la matinée, (environ 7 km plus à l’ouest et 2 kilomètres au nord) Notre position semble plus près du front allemand que les jours précédents, car des obus tombent autour de nous plus souvent. Nous sommes sur la première ligne Hitler, qui a été enfoncé les jours précédents, et l’infanterie se trouve devant une ligne Hitler secondaire.
**Nous tirons les 22 et 23 mai.
Selon le récit du général Gras (p. 292-293), la DFL passe en réserve du Corps Expéditionnaire Français, ce que traduit mon journal du 25 mai.
Nous apprenons, en effet, le 25 mai au matin que nous ne quitterons pas la position dans l’immédiat. Il est question de deux jours de repos.
J’ordonne donc le nettoyage des tubes et freins de tir, suivi aussitôt du contrordre, car nous tirons dans la matinée.
Les nouvelles générales sont très bonnes, le recul des Allemands s’accélère, toute la ligne Hitler devant nous est enfoncée.
Nous restons au repos le 26 mai, dans le même bivouac.
**Commentaire sur mon travail de Lieutenant de tir
L’évocation des changements quotidiens de position de batterie me fait me souvenir du travail important que cela représentait pour moi, dans toute cette campagne. Ceci me conduit à donner quelques précisions sur la tâche du lieutenant de tir, qui permettront aussi de comprendre pourquoi je n’avais pas toujours le temps d’inscrire des remarques sur mon journal.
En arrivant sur une nouvelle position, le lieutenant de tir trouve un signal repère (le repère de batterie), déterminé par l’orienteur du groupe, et dont il possède ainsi tous les éléments (coordonnées, direction repère). Ce sont ces coordonnées, qui sont inscrites, dans mon journal, pour définir la position de batterie.
Il doit alors dresser la carte de ses quatre canons, autour de ce repère. Cette carte lui servira ensuite pour définir les éléments précis du tir de chaque pièce, à partir des éléments transmis par le poste central de tir du groupe (P.C.T.) pour chaque tir, et qui ont été calculés pour le repère de batterie. Cette carte est cependant un travail habituel assez rapide.
Mais chaque soir, l’état-major du régiment définit la liste des tirs de protection de l’infanterie prévus pour la nuit, en général des tirs d’arrêt. Le P.C.T. du groupe donne à chaque batterie, la liste de ces tirs, en lui indiquant les éléments de chaque tir, calculés pour le repère de batterie . Ces tirs peuvent concerner une seule batterie, tout le groupe, ou éventuellement tout le régiment. Ils permettent en particulier de faire ce que l’on appelait les tirs massue , c’est-à-dire ceux de tout le régiment.
Pour chacun de ces tirs, la règle était d’être prêt à tirer dans les deux minutes après la demande. 11 était donc nécessaire que toutes les pièces puissent être mises individuellement en direction et soient prêtes à tirer dans les deux minutes.
Ceci supposait, au préalable, chaque soir et pour chaque tir, que je calcule, à partir du plan de la batterie, les éléments correspondants à chacune des pièces. J’appelais ensuite les deux chefs de section et les quatre chefs de pièces, pour leur donner la liste des tirs d’arrêt et les éléments correspondant à leurs pièces.
Ceci permettait, dès qu’on était réveillé, dans la nuit, pour un tir, de donner l’ordre : tir X 20, annoncez ’prêt’, feu à mon commandement , puis, en restant lié au PCT par téléphone, de lui annoncer batterie prête , et sur le attention, feu ! du PCT, d’effectuer le tir dans le délai de deux minutes.
Mais comme il y avait parfois jusqu’à une vingtaine de tirs, ce travail préparatoire pouvait me prendre une partie de la nuit (jusqu’à 2 heures du matin ou plus). Et on comprendra, qu’en fin de campagne d’Italie, j’ai été effectivement très heureux de recevoir un adjoint, l’aspirant Meyer, pour que nous soyons deux, derrière nos quatre pièces, notamment pour ce travail.
*Chap.X-D
**De Pontecorvo à Rome du 27 mai au 9 juin.
Nous sommes donc toujours en attente, sur la même position, du 25 au 27 mai. C’est seulement le 27 au soir que nous recevons l’ordre de mouvement. Nous roulons toute la nuit, par Pontecorvo, Pico, Lenola, Vallecorsa,.. ..
Nous stoppons avant le jour, le 28, après avoir ainsi fait une trentaine de kilomètres vers le nord-ouest.
L’ouvrage 12, page 294, confirme que la 1e DFL est en réserve du CEF jusqu’au 28 mai, et qu’elle intervient à compter du 29 dans la poursuite.
**Du 29 au 31 mai – en opération
Nous mettons en batterie le matin, sur une cinquième position, sans tirer ; puis, le 29 mai, nous occupons successivement trois autres positions de batterie, de plus en plus en avant, et nous tirons.
Dans cette journée du 29 mai , le capitaine PARENT , revient, blessé, vers 15 h, au moment du départ sur la troisième position. Je l’emmène au poste de secours, la blessure n’est pas grave (éclat dans la cuisse), il est évacué, et je pars aussitôt en reconnaissance. Le capitaine FLEURY, qui remplace le capitaine Parent, passe à la batterie dès le 30 mai, et va à l’observatoire avec LAPOUYADE . Mais nous ne tirons pas de la journée du 30.
Nous occupons une nouvelle position de batterie le 31 mai, mais sans tirer.
**Du 1e au 3 juin -repos-
On nous confirme le 1e juin que nous serions mis au repos. Nous nous déplaçons effectivement sur un bivouac agréable, les 2 et 3 juin , et nous nous ravitaillons en viande fraîche auprès des Italiens (achat de six cochons), qui acceptent avec joie nos rations C, en paiement partiel.
**Du 4 au 6 juin -en opération-
Nous occupons une première position dans la nuit du 3 au 4, mais, avant même de tirer, nous devons en occuper une deuxième, deux kilomètres plus loin, au-delà de Valmontonne.
Nous trouvons sur la position trois cadavres allemands, sans doute tués depuis plus d’une journée. Je les fais enterrer sur place par des civils Italiens, en rassemblant leurs plaques et papiers d’identité, dont j’envoie le dossier au PC du groupe.
Nous serions en flanc garde, avec des Allemands sur notre droite.
Je prépare de nombreux tirs d’arrêt pour la nuit, mais nous ne tirons pas, sauf un tir le soir.
Dans la nuit du 5 au 6 juin , plusieurs ordres de départ se succèdent, reportés ensuite. Il y aurait des parachutistes dans le secteur.
**Le 6 Juin
Nous changeons finalement de position le 6, et nous partons vers neuf heures du matin sur une longue route encombrée (trajet de cinq heures pour moins de 20 km) ; nous occupons une nouvelle position l’après-midi, avec des tirs le soir.
(Nous sommes alors, par rapport à Pontecorvo, à environ 75 km à l’ouest, et 45 km au nord). Nous apprenons dans la journée que le capitaine SOULEAU, commandant la neuvième batterie, voisine de la nôtre, a été tué le matin près de la position.
Mais nous apprenons également, dans la matinée, pendant notre déplacement, que le débarquement sur les côtes de France a eu lieu cette nuit. Nous en avons la confirmation, en route, par la radio de l’adjudant-chef MORVAN . Le soir, nous apprenons de radio Londres que le débarquement a eu lieu dans la région de Caen – Le Havre – Carentan. Pour autant je dois continuer le soir à préparer les tirs pour la nuit. Mais nous recevons, le matin du 7, un halte au feu , avant de les tirer.
**Mercredi 7 juin
Aucun tir dans la matinée, aucune précision sur notre sort pour les jours futurs. Rome serait atteint. Le Corps Expéditionnaire Français serait regroupé, mais aucune confirmation.
Les documents L1 (p. 98 à 100), et L2 (p. 295 à 297) donnent quelques explications sur l’action du CEF, et de la première DFL, pendant cette période. J’en conclus que mon groupe a dû être affecté, après le 27 mai et tout au long de la poursuite, à des opérations diverses, avant de participer, du 4 au 6 juin, aux opérations autour de Tivoli, donc un peu après l’entrée dans Rome.
En particulier L2 décrit (p. 297) l’entrée dans Rome des premiers éléments, et il indique l’hommage rendu par le général Clarke au général Juin dans Rome, le 6 juin : sans les Français nous ne serions pas ici aujourd’hui
On constate donc, dans mon journal, que nous ignorons jusqu’au 7 juin la prise de Rome, (déclarée ville ouverte dès le 5 juin), et on peut toucher du doigt combien, dans le feu de l’action, chaque unité est polarisée sur son travail, sans recevoir nécessairement d’information sur ce qui n’est pas sa propre tache.
**Arrêt des 8 et 9 juin, près de Rome.
Dans la nuit du 7 au 8 juin, j’apprends que je vais à Rome le lendemain matin, tiré au sort avec BOUCHEZ pour accompagner le Commandant de groupe ( Ct BRUNETON) (1 Jeep par groupe).
Je vais donc voir cette ville, qui m’est totalement inconnue, bien que je l’aie traversée, en aveugle, il y a deux ans, évacué de nuit, en train sanitaire, avec ANDRE, après le décès de KERVIZIC à l’hôpital de Caserta.
Avec cette Jeep, nous passons la journée du 8 juin à Rome. La ville n’a subi aucune destruction. Elle montre de jolis endroits dans les ruines, mais elle ne fait pas grande capitale . Pas de grandes artères.
Elle est beaucoup plus propre que Naples ; les gens sont habillés proprement, ou à peu près, beaucoup de jolies filles en toilettes gaies.
Avec les habitants la conversation s’engage aisément. Impression de ne plus être en guerre, et surtout parmi des habitants qui ont l’impression que la guerre est finie pour eux.
**Vendredi 9 juin
- Reçu hier au soir une lettre du Capitaine PARENT , nouvelles bonnes, lui écris aujourd’hui.
- Nous envoyons, en visite à Rome -non officiellement- un camion pour la batterie avec 20 hommes, 4 Sous-officiers et LAPOUYADE.
Enfin hier, pendant que j’étais à Rome, la batterie a poursuivi ses achats de bétail, et récupéré à Tivoli 13 moutons, et une vingtaine de fromages. A noter que tout ce bétail -vivant- trouve le moyen, à chaque déplacement, d’être casé, sans problème, dans les camions de la batterie, par les soins du chef cuisinier et avec la complicité de tous.
*Chapitre X – E
De Montefiascone à Radicofani du 10 au 22 juin
**Du 10 au 13 juin. Montefiascone. Bolsena.
Dès le samedi 10 juin, nous montons en position dans la région de Viterbo , en traversant Rome en convoi.
Nous mettons en batterie une première fois, le soir, au sud de Montefiascone .
Nous occupons une deuxième position le 11, puis une autre position le 12, au-delà de Montefiascone.
Nous tirons beaucoup, car des contre-attaques allemandes menacent sérieusement notre infanterie.
Le capitaine BRIARD (commandant la batterie voisine) est blessé.
Nos tirs continuent le 13 juin , lente progression de l’infanterie.
Nous apprenons que nous nous déplacerons le lendemain, pour passer en appui direct de la quatrième brigade.
Commentaires de L2
Les combats sont très durs à partir de Montefiascone , à l’est du lac Bolsena, car le secteur est accidenté. Les pages 298-302 décrivent les combats du 9 au 13 juin ; puis après le 14 juin au-delà du lac Bolsena, jusqu’au voisinage de Radicofani , du 13 au 17, (p 303-305) ; la 4ème brigade, que notre groupe appuie h partir du 14 juin, occupe l’est du secteur de la DFL.
**Du 14 au 22 juin
En appui de la IVe Brigade, vers Radicofani Départ le 14 juin au matin pour une première mise en batterie, 7 kilomètres plus au nord.
Départ l’après-midi (sans avoir tiré), nouvelle mise en batterie 4 kilomètres plus au nord. Un réglage et des tirs de concentrations.
Nous apprenons que le capitaine BRIARD est mort de ses blessures.
Le 15 juin, deux mises en batterie successives, la première au-delà de Castelcagis (environ 6 km plus au nord) ; et la deuxième en fin d’après-midi, et presque de nuit, trois kilomètres plus au nord.
Nouvelle position le 16 juin , dans un terrain difficile au bord de la route 74, environ huit kilomètres plus au nord.
Poursuite en Toscane
Tirs très nombreux le soir, et le lendemain matin.
Le 17 juin au matin nous sommes même, un moment, à court de munitions. Nous en recevons, et occupons une nouvelle position dans l’après-midi, quatre kilomètres plus à l’Est, au-dessous de Casciano .
La position est bien défilée, camouflée, avec un ruisseau proche. Nous tirons beaucoup. Pluie dès le soir.
Toujours beaucoup de tirs le 18 Juin. A l’observatoire, la Jeep de LAPOUYADE est rendue inutilisable par des éclats d’obus.
Au matin du 19 juin nous recevons l’ordre de mouvement. La sortie de batterie est difficile et nous partons vers 9h45. Mais nous stoppons et attendons l’ordre de mouvement au bord de la route.
Finalement, je reçois l’ordre d’envoyer une section (je désigne BONHOMME et un groupe de canonniers), pour rendre les honneurs à un officier. Et nous apprenons ensuite qu’il s’agissait du colonel LAURENT-CHAMPROSAY, mort ce matin après avoir sauté sur une mine.
Commentaires de L2
La très dure bataille de Radicofani , le 18 juin, est décrite p. 306/310.
La page 311 commente la mort du colonel Laurent-Champrosay, au moment où il reconnaissait la liaison avec le secteur de la 3e DLA, à l’ouest.
La p. 312 indique que la DFL est relevée par la 2e DMI, à partir du 21 juin.
Ensuite nous mettons en batterie l’après-midi du 19 , sur une position difficile d’accès (et sous une pluie battante), 3 kilomètres au nord-ouest. Nous tirons mais nous sommes rapidement à court de munitions.
Le 20 juin nous recevons des munitions. Puis sortie de batterie difficile, pour occuper une nouvelle position.
Nous effectuons de nombreux tirs. Mais ce sera notre dernière position de la campagne d’Italie.
La sortie de batterie a lieu le 21 juin au matin, et quelques minutes après notre sortie de batterie nous recevons, en contre batterie, trois obus sur la position, dont un dans l’alvéole de la troisième pièce, alors qu’elle vient de la quitter. Nous n’avons pas de perte mais on a eu très chaud.
Il se confirme que nous devons nous rendre au repos, pour quelques jours, près du lac de Bolsena . Nous partons en effet, sans attendre, et arrivons, vers 15h, à un bivouac, sur un éperon au bord du lac, près de Marta. C’est un endroit de rêve ; sous un sous-bois léger, au bord du lac, qui est agrémenté de quelques îles.
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